
Madame la Députée, Monsieur le Député,
Créé en juillet 2021 après une réelle analyse des besoins du terrain, le #S2DÉ, Syndicat des Directrices et des Directeurs d’École, s’attache depuis à améliorer la condition de travail des directeurs et des directrices.
Cette fonction très spécifique au sein des écoles nécessite de la reconnaissance. Les directeurs ont certes la mission de diriger une école, mais la plupart du temps, ils ont aussi une classe à gérer.
Nous avons suivi, depuis plusieurs mois, le cheminement législatif de la proposition de loi n°3981 déposée par Mme la Députée Cécile RILHAC avec d’autres parlementaires, de son passage à l’Assemblée en juin 2020 à son étude au Sénat en mars 2021.
Nous vous avons sollicité(e), Madame la Députée, Monsieur le Député, dès cet été, afin que cette proposition de loi soit bien inscrite en seconde lecture dès cet automne.
Nous avons eu de la part de nombreux parlementaires des réponses extrêmement favorables à notre demande. Grâce ainsi à des rencontres réelles ou en visio, des entretiens téléphoniques, des échanges par mail, nous osons espérer que nos revendications soient comprises, entendues ; la complexité de notre métier semble désormais reconnue par les membres de votre Assemblée.
Quelle que soit l’appartenance politique de chacun des députés, les besoins du terrain ont ainsi été explicités et compris.
Notre syndicat est apolitique, il œuvre pour tous les directeurs, et pour l’amélioration des conditions de travail de chacun.
En écoutant, mercredi 22 septembre 2021, les discussions autour de la proposition de loi de Mme la Députée Cécile RILHAC, rapporteure de ce texte, chaque membre de la Commission des Affaires Culturelles et de l’Éducation s’est exprimé sur la direction d’école et tous les députés, de tout bord politique, ont clairement fait mention de difficultés inhérentes à cette fonction et des améliorations à y apporter.
Notre syndicat souhaite un statut juridique non hiérarchique pour le directeur d’école, et, l’adoption en Commission des Affaires Culturelles et de l’Éducation mercredi dernier, nous a laissé entrevoir une première note d’espoir quant à l’émergence de ce statut fonctionnel que nous demandons.
Notre reconnaissance passe en premier lieu en effet par ce statut, qui permettra ainsi au directeur de pouvoir prendre certaines décisions sans passer par son Inspecteur de circonscription, et ainsi gagner en temps et en efficacité. Le fonctionnement des écoles en serait amélioré.
Nous nous permettons de vous présenter quelques situations simples qui démontrent tout l’intérêt de l’autorité fonctionnelle :
Nous pourrions ainsi envisager au sein de notre établissement, les temps de rentrée échelonnée, à chaque début d’année pour nos élèves de Très Petite Section, de Petite Section ou de Cours préparatoire. Cette organisation si particulière qui permet une rentrée de septembre apaisée est soumise, en effet, à l’autorisation de l’Inspecteur de notre circonscription (IEN).
Nous pourrions élaborer le protocole d’accueil de début d’année des élèves de 3 ans que nous rédigeons déjà à la demande des familles en parfait dialogue avec eux (présence le matin uniquement à l’école) et, permettre, au fur et à mesure de l’avancement de l’année scolaire, sa modification sans attendre à chaque fois l’aval de notre IEN.
Nous pourrions décider tout en respectant les textes réglementaires et les avis du conseil des maîtres, des maintiens ou des réductions de cycle pour les élèves de notre école sans en référer à notre IEN qui, au final à l’heure actuelle, ne peut que donner un avis, nous y gagnerions en temps.
Nous pourrions signer toutes les conventions de stages ou d’interventions au sein de notre établissement, les intervenants extérieurs en temps scolaire trouveraient ainsi une réponse rapide, si nous pouvions avoir cette possibilité locale de signature.
Nous pourrions être les seuls responsables de l’organisation pédagogique et de la répartition des niveaux sans attendre l’aval de l’IEN, accord qui parfois arrive après par la rentrée scolaire, ce qui peut entraîner des soucis d’organisation en cas de modification imposée.
Nous pourrions donner des avertissements officiels aux familles en cas de retards fréquents ou d’absentéisme scolaire sans attendre une lettre de rappel à l’obligation scolaire venant de l’inspection souvent tardive.
Nous pourrions comme vous le lisez et dans de multiples autres cas, gérer plus sereinement notre école.
Au-delà de cette loi que nous espérons donc très fortement, la suite de son parcours législatif sera primordiale. Le statut fonctionnel impose la reconnaissance, celle-ci va devoir par la suite s’exprimer par des actes. Les différents décrets nous y aideront.
Le #S2DÉ y veillera, et continuera d’échanger avec les directrices et directeurs d’école, l’ensemble de la classe politique et les médias afin que l’application de ces décrets améliore grandement le quotidien de la direction d’école.
Aussi, nous vous demandons, Madame la Députée, Monsieur le Député, de voter cette loi.
L’avenir de la direction d’école en dépend, nous avons besoin de votre engagement et de votre soutien.
Notre école républicaine le mérite. Les directrices et directeurs le méritent. Nous méritons cette reconnaissance et ce soutien.
Veuillez agréer, Madame la Députée, Monsieur le Député, toute notre considération.
Les membres du Bureau du Syndicat des Directrices et des Directeurs d’École
#le29ouiaustatutfonctionnel