Nous avons décidé de vous offrir en lecture la Proposition de Loi créant la fonction de directrice ou directeur d’école votée mercredi 29 septembre 2021 par l’Assemblée Nationale.  

Le Syndicat des Directrices et Directeurs d’École, le #S2DÉ, le premier syndicat de la direction d’école, espère ainsi que vous pourrez vous faire, par vous-mêmes, une opinion de cette loi et non signer le simple commentaire fait par votre syndicat. 

La tribune, que vous avez signée, énonce en effet de nombreuses contre-vérités. Nous allons, avant de vous proposer le texte en intégral, en présenter simplement deux que l’on retrouve dès le début :

Contre vérité 1 : tribune que vous avez signée : « Nous ne voulons pas de cette « délégation de compétences » : nous ne voulons pas imposer les choix de formations, nous ne voulons pas décider seul·es de l’organisation de l’école. Nous voulons continuer à travailler en équipe et refusons d’être isolé·es au sein du collectif de travail. »

La loi RILHAC dit : « Le directeur d’école propose à l’inspecteur de l’éducation nationale, après consultation du conseil des maîtres, des actions de formation spécifiques à son école.»

Comme vous le voyez, le rôle primordial du Conseil des maîtres est préservé contrairement aux propos de votre tribune. 

Contre vérité 2 : tribune que vous avez signée : « Nous ne voulons pas avoir un droit de regard sur les pratiques pédagogiques des enseignant·es, sur la validation de leurs projets, sur leur « manière de servir ».

La loi RILHAC n’en parle pas de ce droit… 

Les 45 000 directrices et directeurs de France veulent bien évidemment que les choses bougent, notre syndicat est là désormais avec d’autres syndicats et associations de directeurs favorables au statut fonctionnel, pour faire avancer notre métier de directrice ou de directeur d’école. Nous avons été entendus par l’Assemblée Nationale jeudi dernier dans le cadre de l’audition des syndicats de l’encadrement de l’Éducation Nationale ; nous avons demandé une grille spécifique d’avancement pour nous, des augmentations de salaires qui compteraient pour la retraite, des décharges supplémentaires notamment pour les petites structures, que le 125% de décharge (directeur déchargé  + un adjoint à 25% pour le seconder) se mette en place pour les écoles à 20 classes et plus, que la coordination des PIAL soit mieux rémunérée, etc…. 

Après la lecture des articles de cette loi RILHAC, n’hésitez pas à nous rejoindre. Voici donc comme promis le texte de la loi en intégral.

Article 1

« Un directeur, ou un chargé d’école veille à la bonne marche de chaque école maternelle, élémentaire ou primaire ; il assure la coordination nécessaire entre les maîtres. Le directeur de l’école préside le conseil d’école qui réunit les représentants de la communauté éducative, entérine les décisions qui y sont prises et les met en œuvre. Il organise les débats sur les questions relatives à la vie scolaire.  Il bénéficie d’une délégation de compétences de l’autorité académique pour le bon fonctionnement de l’école qu’il dirige. Il dispose d’une autorité fonctionnelle dans le cadre des missions qui lui sont confiées. La composition et les attributions du conseil d’école sont précisées par décret. La participation des parents se fait par le biais de l’élection de leurs représentants au conseil d’école chaque année.»

Article 2

« I. -Le directeur d’école maternelle, élémentaire ou primaire dispose d’un emploi de direction.  

« II. – Les enseignants nommés à l’emploi de directeur d’école bénéficient d’une indemnité de direction spécifique fixée par décret ainsi que d’un avancement accéléré au sein de leur corps dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État.  

« III. – Le directeur d’école est nommé parmi les personnes inscrites sur une liste d’aptitude établie dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État. Ne peuvent être inscrits sur cette liste d’aptitude que les instituteurs et professeurs des écoles justifiant de trois années d’exercice dans ces fonctions et ayant suivi une formation à la fonction de directeur d’école.

« Les professeurs des écoles ainsi que les instituteurs figurant sur liste d’aptitude et les directeurs en poste à la date de la publication de la loi n° … du … créant la fonction de directrice ou de directeur d’école y demeurent inscrits.  

« III bis. – Le directeur d’école propose à l’inspecteur de l’éducation nationale, après consultation du conseil des maîtres, des actions de formation spécifiques à son école.  

« IV. – Le directeur d’école bénéficie d’une décharge totale ou partielle d’enseignement. Cette décharge est déterminée en fonction du nombre de classes et des spécificités de l’école, dans des conditions fixées par le ministre de l’Éducation et qui lui permettent de remplir effectivement ses fonctions. 

« Le directeur d’école peut être chargé de missions de formation ou de coordination. L’ensemble de ses missions est défini à la suite d’un dialogue avec l’inspection académique.»

« V. – Le directeur administre l’école et en pilote le projet pédagogique.  Il est membre de droit du conseil école-collège mentionné à l’article L. 401-4. Il ne participe pas aux activités pédagogiques complémentaires de son école, sauf s’il est volontaire.  

« V bis. – Une offre de formation destinée aux directeurs d’école leur est proposée régulièrement tout au long de leur carrière.

« L’ensemble des missions associées à l’emploi de direction d’une école fait partie de la formation initiale des professeurs des écoles.  

« VI. – Un décret en Conseil d’État fixe les responsabilités des directeurs d’école maternelle, élémentaire ou primaire ainsi que les modalités d’évaluation spécifique de la fonction.  

« VII. – Le directeur d’école dispose des outils numériques nécessaires à sa fonction. »

Lorsque la taille ou les spécificités de l’école le justifient, l’État et les communes ou leurs groupements peuvent, dans le cadre de leurs compétences respectives, mettre à la disposition des directeurs d’école les moyens permettant de leur garantir l’assistance administrative et matérielle nécessaire. 

Article 3  

Un ou plusieurs référents direction d’école sont créés dans chaque direction des services départementaux de l’éducation nationale. Un décret précise les missions et les modalités de recrutement de ce ou ces référents, qui doivent déjà avoir exercé des missions de direction. 

Article 5

L’élection des représentants des parents d’élèves au conseil d’école peut se faire par voie électronique sur décision du directeur d’école, après consultation du conseil d’école.

Article 6

«Chaque école dispose d’un plan pour parer aux risques majeurs liés à la sûreté des élèves et des personnels. Ce plan est établi et validé conjointement par l’autorité académique, la commune ou l’établissement public de coopération intercommunale gestionnaire du bâtiment et les personnels compétents en matière de sûreté. Le directeur donne son avis et peut faire des suggestions de modifications au regard des spécificités de son école. Pour cela, il peut consulter les personnels compétents en matière de sécurité. Il assure la diffusion de ce plan auprès de la communauté éducative et le met en œuvre. Il organise les exercices nécessaires au contrôle de son efficacité. »  FIN TEXTE DE LOI.

Après cette lecture, si vous voulez continuer à organiser les élections des représentants des parents d’élèves tellement chronophages comme la semaine dernière, si vous voulez gérer seul votre PPMS, si vous ne voulez pas gagner du temps en prenant localement des décisions sans en référer à votre IEN grâce à la délégation de compétences, etc… si vous ne voulez pas être reconnus, laissez votre nom sur La Tribune de votre syndicat.

Sinon…