
Dans certaines régions, des municipalités prennent la décision de fermer purement et simplement des écoles en septembre 2023, dernièrement dans l’Aisne et dans les Ardennes.
Ces fermetures au nom de la baisse démographique et des économies d’énergies sont décidées sans aucune concertation préalable avec les personnes du terrain (les directeurs, les enseignants, parents d’élèves).
Les raisons invoquées sont des classes vides dans des grandes écoles, et donc qui coûtent cher en chauffage, en entretien et en coût humain (femmes de ménages, Atsem, agents techniques…).
Si ces raisons peuvent se tenir sur le plan comptable, il n’en est pas de même sur la gestion humaine des enfants, des parents d’élèves et du personnel de l’Éducation Nationale.
Pour les élèves, c’est souvent un éclatement des effectifs pour les répartir entre les autres écoles d’une commune, ce qui provoque un mal-être affectif chez eux pas du tout pris en compte, des parents qui doivent trouver une solution pour scolariser leurs enfants plus loin dans une autre école. Même si les adresses des parents sont étudiées pour qu’ils fassent le moins de trajet possible, ils expriment leur
mécontentement.
Mais leur détresse n’est pas entendue : « La décision est déjà prise ».
Les personnels sont prévenus au dernier moment après des rumeurs avérées mais qui découlent d’une décision prise dans les services municipaux il y a des mois.
Au #S2DÉ, nous étions présents lors des réunions dans l’Aisne entre les directeurs/directrices de la ville, des écoles concernées, les enseignant(e)s, la Mairie, le Dasen, l’IEN et les autres OS.
A la première de celles-ci, les services de l’EN étaient déjà au courant depuis un moment, mais les directrices d’écoles et les collègues pas du tout.
Ces dernières et leurs collègues ont reçu cette nouvelle comme un choc psychologique, nous les avons écoutées et aidées du mieux que l’on pouvait au #S2DÉ dans cette « épreuve ».
Les services de l’EN précisent bien que ce sont les mairies qui prennent la décision et non pas eux.
Aux personnels des écoles qui ferment, le Dasen propose des priorités sur des postes vacants qui sont rarissimes. Les directrices sont orientées sur une affectation possible mais qui n’est en aucun cas leur
choix !
Tout cela est le résultat d’un manque de communication, de bon sens. L’humain est relayé au second plan.
Au #S2DÉ, notre référente départementale et un membre du bureau national ont tout fait pour soutenir les collègues. Beaucoup de temps a été passé avec les collègues concernées et à participer aux diverses réunions. Les collègues vivent un traumatisme : éclatement de l’équipe, suppression
d’un second lieu de vie (l’école), perte des années d’investissement pour leur école, obligation de changer d’école dans une autre dont elles n’ont pas fait le choix du tout…
Au delà de ce problème local, quel est le devenir des directrices et directeurs ?
Quel est leur degré de reconnaissance dans ces cas-là ?
A part du mépris, que peuvent-ils ressentir ?
Au #S2DÉ, nous sommes là pour que cela change enfin. STOP au mépris de notre rôle de Directrice ou Directeur d’école.
Florent Baylot, secrétaire général adjoint S2dé, le 15 décembre 2022.
Lien vers le Reportage vidéo de France 3 : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/aisne/video-manifestation-de-parents-d-eleves-contre-la-fermeture-annoncee-de-deux-ecoles-a-chauny-2673952.html