Depuis l’an dernier, les IPS (Indice de Position Sociale) des écoles (avec des CM2 toutefois), des collèges sont connus.
Cet Indice est d’autant plus élevé quand le contexte familial est bénéfique aux apprentissages. Ainsi l’IPS moyen d’une école ou un collège permet de savoir si les élèves sont plus ou moins issus d’un milieu social favorable à leur réussite scolaire.
On retient souvent l’indice 90 comme limite.
Depuis octobre dernier et la consultation des IPS par tous les partenaires de l’école et l’annonce par le ministre Pap NDIAYE de la refonte des Zones Prioritaires en 2023 pour une application en septembre 2024, des enseignants, des parents d’élèves, parfois des collectivités font remonter des incohérences locales sur un établissement public orphelin de tout dispositif REP alors que des établissements voisins en bénéficient.
Les quotidiens régionaux ont presque tous sorti en parallèle un article sur le classement des collèges dans leur zone de diffusion en comparant les résultats des établissements publics et ceux du privé ; le débat sur la mixité sociale revenant ainsi à l’ordre du jour.
Mais une étude faite par la Gazette des Communes propose un éclairage par académie des collèges en utilisant 90 comme indice de point bascule.
Les disparités académiques sont ainsi grandes entre les 10 collèges dont l’IPS est inférieur à 90 à Paris qui sont tous dans le dispositif Education Prioritaire et les 52% des collèges de l’Académie de Nice (Alpes-Maritimes et Var) qui ne sont pas en REP ou REP+ malgré un IPS inférieur à 90…
Autre constatation, des académies ont un nombre élevé de collèges en dessous de 90 : Versailles (373), Créteil (296) ou Lille (255) ; au contraire, des académies ont très peu de collèges avec un IPS <90 : Corse (9), Limoges (23) ou encore Besançon (40).
L’Education n’est, une fois de plus, guère nationale…
La discussion autour de la refonte de la carte de l’Education Prioritaire va engendrer des crispations entre les collègues présents dans un établissement qui pourrait perdre son classement REP avec la perte des indemnités mensuelles et ceux qui pourraient bénéficier au regard des indicateurs comme l’IPS d’un éventuel dispositif.
Certaines collectivités qui refusaient le classement en Zone Prioritaire (mauvaise image de leur ville…) d’un ou de plusieurs collèges ne pourront plus échapper à des questionnements de la part des équipes éducatives et des familles… grâce à cet indice…
Thierry PAJOT, SG, Gonfaron, 4 mars 2023.
