Suite à la consultation des adhérents du Syndicat des Directrices et Directeurs d’École au cours de la semaine écoulée, le Bureau National du #S2DÉ émet ce 10 août 2022 une lettre ouverte à destination du Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, M. Pap Ndiaye.

Les réponses (non réponses en fait) apportées en effet le mardi 2 août 2022 par M. le Ministre sur les contenus et les dates de parution des derniers décrets de la loi créant la fonction de directeur d’école, ne correspondaient nullement aux attentes des 45 000 directrices et directeurs d’école.

Le #S2DÉ interpelle donc le ministère et les médias sur l’urgence à apporter enfin la reconnaissance à ceux qui oeuvrent au quotidien, avec l’aide de leurs équipes, à la scolarité de plus de 6 millions d’élèves.

 Gonfaron, le 10 août 2022

Objet : Lettre ouverte du Syndicat des Directrices et Directeurs d’École à M. le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse, M. Pap Ndiaye. 

M. le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse,

Le 2 août dernier, vous avez été auditionné pour la 1ère fois depuis votre nomination, par la Commission des Affaires Culturelles et de l’Éducation de l’Assemblée Nationale. 

Vous avez tenté d’apporter, lors de cette réunion, différents éléments de réponses sur les décrets manquants de la loi créant la fonction de directrice ou directeur d’école, loi votée définitivement le 21 décembre 2021 par le parlement.

Notre syndicat avait sollicité les députés de cette commission et, attendait ainsi, de votre part, des réponses fortes lors de cette audition sur 3 des décrets manquants :

  1. L’autorité fonctionnelle que nous confère l’article 1 de la loi du 21 décembre 2021 par ces termes : « (le directeur) organise les débats sur les questions relatives à la vie scolaire. Il bénéficie d’une délégation de compétences de l’autorité académique pour le bon fonctionnement de l’école qu’il dirige. Il dispose d’une autorité fonctionnelle dans le cadre des missions qui lui sont confiées. »
  • L’avancement accéléré des 45 000 directrices et directeurs d’école inscrit dans l’article 2.II « Les enseignants nommés dans un emploi de directeur d’école bénéficient d’une indemnité de direction spécifique fixée par décret ainsi que, dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État, d’un avancement accéléré au sein de leur corps. »
  • La possibilité pour la directrice ou le directeur d’école d’utiliser le vote électronique lors des élections des représentants des parents d’élèves au conseil d’école, l’article 5 le précisait ainsi « L’élection des représentants des parents d’élèves au conseil d’école peut se faire par voie électronique sur décision du directeur d’école, après consultation du conseil d’école. »

Or, vous n’avez apporté le 2 août dernier aucune réponse chiffrée ni dates précises sur la parution des décrets ou textes réglementaires concernant ces 3 points, décrets pourtant si attendus par les 45 000 directrices et directeurs. 

Ce sont eux pourtant avec l’aide des collègues enseignants, qui ont tenu l’école durant les 3 dernières années scolaires marquées par la pandémie en la maintenant ouverte.

Ce sont eux qui organisent chaque jour la scolarité de plus de 6 millions d’élèves.

Ce sont eux qui ne comptent pas leurs heures pour répondre aux demandes de l’institution, des familles, des collègues et qui, dans 80% des écoles, partagent leur direction avec un temps de présence en classe. 

La déception est donc immense.

Vous indiquez en parallèle une nouvelle série de concertations en septembre et octobre sur l’ « avenir » de l’École. 

Ce sont là aussi, pour le primaire, les 45 000 directrices et directeurs qui vont gérer ces temps de réunions, de mise en commun, de bilans. Vous subordonnez dans vos propos, à la tenue de ces concertations, la mise en place des textes améliorant le quotidien de vos directeurs.

M. le ministre, la loi a été votée le 21 décembre 2021, il n’est plus temps de la discuter, de se concerter ; le Syndicat des Directrices et Directeurs d’École, le #S2DÉ, vous demande par cette lettre ouverte, simplement de l’appliquer.

Vos 45 000 directrices et directeurs d’école méritent amplement et sans délais supplémentaires les reconnaissances fonctionnelle et financière votées par le législateur il y a plus de 8 mois désormais. 

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse, l’expression de ma très haute considération. 

Thierry Pajot, Secrétaire Général du #S2DÉ au nom du Bureau National du Syndicat des Directrices et Directeurs d’École