Mercredi 31 août 2022, jour de prérentrée, les 43 904 directrices et directeurs sont dans leur école, accompagnés de toutes les personnes qui vont oeuvrer à faire réussir les millions d’élèves présents dès le lendemain, pour plus de 10 mois de scolarité.
Le Syndicat des Directrices et Directeurs d’École, le #S2DÉ, leur souhaite à l’occasion de ce premier communiqué de l’année scolaire 2022-2023, une belle journée de préparation en espérant que chaque classe aura bien son professeur des écoles !
La reconnaissance promise se fait attendre…
L’ensemble de la profession attend en effet depuis le 21 décembre 2021, jour du vote final de la loi créant la fonction de directrice et directeur d’école à l’Assemblée Nationale, la reconnaissance promise par les législateurs.
Plus de 8 mois se sont donc écoulés depuis la loi “Rilhac” ; les textes réglementaires sur l’autorité fonctionnelle, la suppression des APC (sauf volontariat) pour tous les directeurs y compris les collègues en charge des classes uniques, l’avancement accéléré des carrières des directeurs d’école ou encore l’application permettant le vote électronique ne sont toujours pas parus ni mis en place.
Le ministre a parlé de réunions sur ces différents sujets en octobre. Nous ne voulons pas de nouvelles discussions pour cette reconnaissance.
La reconnaissance financière et fonctionnelle étant déjà actée, au ministre et à ses conseillers de la mettre en place, sans attendre de nouvelles concertations ou des promesses toujours repoussées.
10% + 10% si tâches supplémentaires ! Pas de si, 20% de suite !!!
Le Président de la République, devant les rectrices, les recteurs et les hauts fonctionnaires, le 25 août dernier, a évoqué une augmentation de 10% pour tous les enseignants et 10% supplémentaires pour ceux qui accepteraient des tâches ou activités supplémentaires.
Nous sommes des directrices et directeurs d’école, nous avons chaque jour, en plus de notre classe pour 80% des collègues, des tâches ou des activités supplémentaires qui seront très souvent tenues en dehors des heures habituelles d’ouverture de l’école, voici d’ailleurs un florilège non-exhaustif :
- accueillir les familles pour des inscriptions (ou radiations) y compris tout au long de l’été, leur faire visiter nos écoles pour permettre une relation de confiance entre eux et l’école,
- préparer, suivre et faire le bilan de nos projets d’école dont vous semblez ignorer l’existence alors qu’ils rythment nos établissements depuis plus de 20 ans désormais,
- rencontrer les représentants des collectivités en charge de nos écoles,
- rencontrer les Associations des Parents d’Elèves ou les parents élus au conseil d’école,
- se réunir avec les AESH ou avec les coordonnateurs PIAL,
- noter dans certaines communes les Agents Territoriaux,
- tenir des réunions pour les élèves à besoins éducatifs particuliers et éventuellement pour l’inclusion des élèves en situation de handicap,
- aider les PFSE, les alternants et les contractuels présents dans nos écoles,
- préparer les PAI,
- vérifier les commandes des collègues et les réceptionner,
- gérer les plannings des intervenants, des récréations, des créneaux de sport, des études et désormais les plannings des occupations de nos cours pour la tenue des 30 minutes d’APQ,
- organiser les élections des parents d’élèves,
- mettre en place les différents PPMS et faire les exercices correspondants, en faire les compte-rendus,
- finaliser les projets des collègues dans tous les domaines puis les valider,
- dialoguer avec les supérieurs hiérarchiques, les IEN,
- aider les collègues dans le doute sur leur façon d’enseigner,
- recevoir les parents pour apaiser une situation tendue avec un collègue ou avec une autre famille,
- …
Pour rappel, diriger une école permet aux collègues de gagner entre 259 € (classe unique hors REP) et 590 € (plus de 10 classes en REP+) bruts par mois, la majorité de cette somme n’étant pas comprise malheureusement dans le calcul des indemnités de nos retraites.
Monsieur le Président, nous faisons déjà toutes les tâches que vous voulez nous imposer, pour si peu de reconnaissance financière.
Les 43 904 directrices et directeurs d’école aiment gérer, diriger leurs écoles, ils le font avec passion. Mais ils sont en train de s’user. Chaque année, des milliers de directions restent vacantes, chaque année, des collègues quittent la fonction pour prendre ou reprendre une classe. Las, désabusés.
Ils mériteraient, pourtant, de mieux vivre leur fonction. Ils sont sous-payés par rapport aux autres fonctionnaires de la catégorie A alors que certains sont amenés à diriger des équipes dépassant 30 adultes et 400 élèves.
Le #S2DÉ souhaite donc une augmentation uniforme pour tous les directeurs de 20%, qu’ils débutent dans la carrière ou qu’ils aient de l’ancienneté dans la fonction. Le #S2DÉ demande que cette hausse soit comprise dans les salaires afin de permettre de meilleures pensions de retraite.
Monsieur le Président, augmentez-nous, nous le méritons sans aucune contrepartie ni chantage.
Le prédécesseur de M. Pap Ndiaye, M. Blanquer, avait fait des économies sur le budget de l’Education nationale qui lui était alloué, ne soyez plus dans la sobriété avec vos directrices, directeurs, enseignants, ils attendent leur dû.
Thierry PAJOT, Secrétaire Général du Syndicat des Directrices et Directeurs d’École, Gonfaron, mardi 30 août 2022 au nom du Bureau National réuni le même jour.