Le rapport parlementaire sur l’apprentissage de la lecture est sorti ce mercredi 24 janvier 2024. Sa publication a été voté par l’assemblée Nationale.

Notre syndicat avait été auditionné par les 2 députés rapporteurs en octobre dernier durant une heure.

“La mission d’information sur l’apprentissage de la lecture s’était donnée pour objet d’établir un état des lieux de l’apprentissage de la lecture en France, en particulier par les enfants dans le cadre scolaire, pour en identifier les éventuels points de blocage et proposer des pistes d’évolution. Elle a notamment abordé les sujets des méthodes et des supports d’enseignement, de la formation des enseignants à la transmission de ce savoir ou encore de l’évaluation des élèves.”


Suite à cette mission, les 2 parlementaires ont proposé 35 mesures :

Proposition n° 1 : Former les enseignants aux pratiques pédagogiques adaptées aux classes dédoublées.

Proposition n° 2 : Réaffirmer la fonction première du CP de conduire l’ensemble des élèves à la maîtrise complète du décodage par un enseignement explicite, spécifique, soutenu et ordonné des correspondances graphèmes-phonèmes ; réduire le temps consacré aux « enseignements à » au profit de l’enseignement de la lecture.

Proposition n° 3 : Renforcer la pratique de l’écrit à l’école primaire, en associant étroitement décodage et encodage en CP et en CE1 puis en promouvant des exercices d’écriture fréquents tout au long de la scolarité primaire.

Proposition n° 4 : Clarifier les attendus de la maternelle en ce qui concerne la préparation de l’apprentissage de la lecture dans le cadre de la refonte des programmes annoncée pour la rentrée 2024.

Proposition n° 5 : Regrouper en un même cycle les niveaux de grande section, CP et CE1 pour une nécessaire continuité entre ces niveaux concernés par l’apprentissage de la lecture.

Proposition n° 6 : Dispenser l’enseignement de la compréhension et celui du décodage, en classe de CP, sur des supports et des temps d’apprentissage clairement distincts, jusqu’à ce que l’élève soit en mesure de déchiffrer seul des textes complets.

Proposition n° 7 : Accentuer le travail sur la compréhension écrite au cycle 3 sous la forme d’un enseignement explicite et d’une méthodologie robuste.

Proposition n° 8 : Réorienter la réserve citoyenne sur les compétences des élèves en lecture, par un appui aux professeurs leur permettant de proposer ponctuellement un enseignement plus individualisé aux élèves en difficulté.

Proposition n° 9 : Affirmer dans les instructions officielles l’importance des manuels d’apprentissage de la lecture en CP et CE1.

Proposition n° 10 : En attendant la labellisation des manuels, rendre obligatoire, dans la formation des professeurs des écoles, un module consacré aux critères de choix des manuels de lecture.

Proposition n° 11 : Labelliser les manuels de lecture de CP et de CE1. La définition des critères et des modalités de sélection résulterait d’une concertation avec les parties prenantes, en particulier les organismes scientifiques, les enseignants et les éditeurs d’éducation.

Proposition n° 12 : Engager un plan national de renouvellement des manuels de lecture de CP et de CE1, en partenariat avec les collectivités territoriales. L’État prendrait en charge la plus grande partie, voire la totalité du coût de l’opération. Celle-ci privilégierait la fourniture auprès des libraires locaux. Les élèves seraient propriétaires des manuels, ce qui suppose par la suite un renouvellement annuel.

Proposition n° 13 : Sensibiliser les enseignants à l’importance, pour la réussite des élèves, d’utiliser ces manuels labellisés.

Proposition n° 14 : En fonction de la validation scientifique des résultats de l’étude Formalect, engager une expérimentation, dans plusieurs académies, de l’apprentissage de la lecture fondée sur les principes suivants : 100 % phonique, 100 % déchiffrable et zéro mot-outil.

Proposition n° 15 : Donner au ministère de l’Éducation nationale, futur recruteur des professeurs, un pouvoir de prescription sur la maquette de formation des Inspé, par un dialogue renforcé avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche.

Proposition n° 16 : Allonger la durée des modules de formation sur l’enseignement de la lecture et leur fixer unedurée minimale, commune à l’ensemble des Inspé. Associer à ces modules des éléments de formation sur les processus d’apprentissage et de mémorisation de l’enfant.

Proposition n° 17 : Mettre en œuvre un recrutement des futurs professeurs des écoles en fin de licence, suivi de deux années de formation initiale professionnalisante.

Proposition n° 18 : Rendre obligatoire la réalisation d’un stage en classe de CP au cours des deux années de formation initiale des étudiants reçus au concours.

Proposition n° 19 : Mesurer les effets du plan Français sur les résultats des élèves dans les circonscriptions les plus en avance dans son déploiement puis à l’entrée en sixième des premiers élèves dont les enseignants ont été concernés.

Proposition n° 20 : Effectuer un effort ciblé de formation continue et de suivi des jeunes enseignants affectés en CP et CE1.

Proposition n° 21 : Proposer aux enseignants nouvellement affectés en CP, y compris en milieu de carrière, une formation de quelques demi-journées consacrée à l’enseignement de la lecture, dans les écoles académiques de formation continue ; adresser à ceux qui n’ont pas exercé en CP depuis 2019 le « guide orange » de la DGESCO, en format papier.

Proposition n° 22 : Prévoir de manière systématique, dans les lettres de mission des IEN, un pilotage ciblé sur les établissements dont les résultats aux évaluations sont inférieurs à la moyenne des résultats des établissements comparables.

Proposition n° 23 : Recentrer les missions des inspecteurs de l’Éducation nationale sur le conseil pédagogique pour un meilleur accompagnement des professeurs de la circonscription en augmentant le nombre de visites dans les classes.

Proposition n° 24 : Développer à grande échelle les initiatives du type « quart d’heure de lecture », en partenariat avec des associations ou en mobilisant la réserve citoyenne de l’Éducation nationale.

Proposition n° 25 : Pérenniser l’opération « Un livre pour les vacances » et l’étendre aux enfants des classes de CP, CE1, CE2 et CM1.

Proposition n° 26 : Organiser un plan de sensibilisation des parents à la nocivité, en particulier pour les apprentissages, d’une surexposition aux écrans.

Proposition n° 27 : Faire un état des lieux complet des bibliothèques d’école pour identifier les besoins.

Proposition n° 28 : Equiper toutes les écoles de bibliothèques, en partenariat avec les collectivités, et procurer à ces lieux des ressources pérennes.

Proposition n° 29 : Encourager les partenariats entre bibliothèques d’école et bibliothèques des collectivités.

Proposition n° 30 : Rendre systématique la prise en compte des écoles maternelles et élémentaires lors de la conclusion de contrats territoire-lecture.

Proposition n° 31 : Reconnaître l’engagement des enseignants dans les bibliothèques d’école en rémunérant les activités exercées à ce titre sous forme d’heures supplémentaires.

Proposition n° 32 : Offrir à tous les élèves de CP, à la fin du premier trimestre, une carte de lecteur dans la bibliothèque la plus proche de leur domicile.

Proposition n° 33 : Organiser une campagne de sensibilisation aux bénéfices de la lecture partagée afin de développer la pratique, surtout dans les milieux défavorisés.

Proposition n° 34 : Faire la promotion des dispositifs favorisant l’implication des parents dans les activités de lecture des enfants.

Proposition n° 35 : Généraliser le dispositif « Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants » (OEPRE) dans les zones comptant de nombreux enfants allophones ou dont la famille est allophone.

Voici le dossier presse rendu public ce mercredi.

Compte-rendu de la visio de la Commission des Affaires Culturelles de l’Assemblée Nationale du mercredi 24 janvier 2024 consacré au rapport suivi du vote favorable pour la publication du rapport.