Cet article a pour but de présenter l’évaluation d’école aux équipes pédagogiques des écoles n’ayant pas encore été désignées. Vous en saurez davantage sur l’envers du décor, sur la manière dont l’équipe se prépare à l’évaluation avant de venir à votre rencontre le jour J.
Directrice totalement déchargée depuis septembre 2022, j’ai reçu lors de l’année scolaire 2022/2023 un ordre de mission pour 2 jours de formation pour faire partie d’une équipe d’évaluateurs. Lors de ces deux journées, IEN, CPC, personnels administratifs et directrices/directeurs se sont côtoyés. Le leitmotiv a été martelé de nombreuses fois : « évaluer, au sens étymologique du terme, c’est donner de la valeur à ce qui existe déjà dans l’école, tout en aidant l’équipe à trouver des pistes d’amélioration ».
Dans mon département, les équipes d’évaluateurs sont composées de 3 ou 4 personnes : un IEN qui coordonne, un CPC ou un personnel administratif de la DSDEN ou du rectorat, une directrice ou un directeur, et parfois un personnel de direction du 2d degré.
L’année dernière, j’ai participé à l’évaluation de 2 écoles de la même commune, une école maternelle et élémentaire très proches géographiquement. Cette année, je fais partie de 2 équipes différentes, toutefois avec le même IEN. Nous avons passé 2 jours dans un regroupement d’une école élémentaire et d’une école maternelle de la même commune en février, et en avril, nous avons un autre regroupement (3 écoles dont 2 écoles primaires dans 2 villages différents distant de 10 km environ, ainsi que d’une école privée, avec pour cette journée, la présence d’une personne du diocèse)…..
En début d’année, les évaluateurs externes sont informés par l’IEN de la composition de l’équipe et des écoles à évaluer, la plupart du temps sous la forme de regroupement d’écoles. Les écoles sont en parallèle informées par l’IEN, qui est le seul à communiquer en direction des écoles, pour plus de facilité. On leur donne à ce moment-là une date butoir pour renvoyer le rapport d’auto-évaluation, qui doit faire apparaitre les 4 domaines :
- domaine 1 : apprentissages et parcours des élèves,
- domaine 2 : vie et bien-être de l’élève, climat scolaire
- domaine 3 : acteurs et fonctionnement de l’école
- domaine 4 : environnement institutionnel et partenarial
L’équipe d’évaluateurs se prévoit alors une réunion pour définir le planning et les modalités de travail. A la lecture du rapport, nous remplissons un document pour nous préparer à notre visite sur site, ce afin de savoir quelles questions poser, afin de préciser qui nous souhaitons rencontrer (directrice / directeur, enseignants, ATSEM, AESH, personnel périscolaire, parents élus et/ou non élus, adjoint au maire en charge des écoles, ….).
Le jour J arrive : la directrice ou le directeur de l’école a créé un emploi du temps pour nos entretiens qui s’enchainent, en commençant toujours par une visite de l’école et un entretien avec elle ou lui.
L’équipe d’évaluateurs apprécie toujours de prendre le repas du midi avec les collègues de l’école pour des discussions informelles.
Généralement, l’équipe d’évaluateurs fait en sorte de venir un jour de décharge et l’inspection fournit un ou deux remplaçant(s) afin de prendre en charge les classes pendant qu’un PE s’entretient avec les évaluateurs.
Voici donc un exemple d’une journée de visite, comme cela pourrait avoir lieu dans votre école :
A la suite de cette journée, nous remplissons un document partagé : le pré-rapport d’évaluation. Nous ne devons faire qu’un rapport pour les deux écoles.
Dans ce rapport dont la forme est choisie par l’équipe des évaluateurs, chaque domaine listé ci-dessus fait l’objet d’une synthèse précisant pour chacun d’entre eux les points forts, les points d’attention et les leviers proposés.
Une fois celui-ci finalisé, il est envoyé aux écoles et aux différents interlocuteurs des journées passées dans les écoles. Lors de la restitution durant laquelle sont présents tous ces interlocuteurs, les équipes peuvent demander des éclaircissements, des modifications et des suppressions. C’est le moment d’amendement du rapport. A l’issue de la réunion, le rapport est finalisé, puis envoyé aux écoles et à la circonscription. Il doit également être présenté par les directrices et directeurs lors du dernier conseil d’école de l’année scolaire. Il sert également de base pour l’écriture du nouveau projet d’école.
C’est une expérimentation enrichissante de faire partie d’une équipe d’évaluateurs, l’accueil des écoles est toujours excellent, même si l’angoisse des collègues auxquels nous rendons visite est palpable.
Malgré ce stress, malgré le temps que prennent les équipes à réfléchir, prendre du recul sur leur école et à rédiger leur auto-évaluation d’école, l’évaluation d’école permet, à mon sens, de se poser pour réfléchir à tout ce que nous faisons de bien dans nos écoles et à tout ce qui serait peut-être perfectible, avec l’apport d’observateurs extérieurs.
Il est dommageable toutefois que ce temps de réflexion, rédaction en équipe d’école se superpose bien souvent aux autres 18 heures obligatoires annuelles de formation.
Si l’année de l’évaluation d’école, ces 18 heures étaient entièrement consacrées par décision de notre hiérarchie à la rédaction de ce rapport d’auto-évaluation, cela permettrait aux équipes de mieux vivre cette étape de la vie de leur école.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’envoyer un mail sur ma boîte mail syndicale :
Florence COMTE, Gonfaron, 20 mars 2024