VC : « Je suis directrice d’une école de 5 classes depuis 5 ans et enseignante de CM1 CM2 depuis 25 ans… Les jours d’ouverture de l’école, je suis présente de 7h40 à 19h30 soit environ 12h, je ne rentre pas déjeuner et prends seulement une pause de 20 min et encore, c’est souvent un mini conseil des maîtres avec les collègues qui sont présentes.
Le mercredi, je travaille depuis chez moi environ 4h, le week-end au moins 5 h, et il ne se passe pas un mercredi, ni un samedi sans que je retourne à l’école pour des préparations matérielles et/ou de la direction.
Les vacances je travaille une semaine sur deux, sans parler de l’été où je suis à l’école jusqu’au 14 juillet et de retour peu après le 15 août.
Il m’arrive aussi de suivre des formations supplémentaires (Canopé).
Je participe aussi aux nombreuses réunions avec les partenaires (mairie, conservatoire, cpie, jardin partagé,…). Alors M Sarkosy, revoyez votre copie… »
Je vous prie de nuancer vos propos qui m’ont choqué.
JJ : « L’outrage étant puni d’une peine de travail d’intérêt général, je proposerais bien que M. Sarkozy se charge :
– de ramasser le vomi des élèves sur les cahiers,
– de nettoyer l’urine sur le sol de la classe,
– de calmer les parents qui s’insultent devant l’école,
– de s’interposer lorsqu’un parent vient menacer un collègue,
– de remplir SORTIESCO, ADAGE, LSU, les PAI, PAP, PPRE… bref tout ce qui ne relève pas de l’instruction ni même de l’éducation pour que les enseignants aient le temps d’exercer leur métier. »
Que Monsieur vienne passer une journée en classe, après on en reparlera !
MAC : « Je suis directrice d’une école primaire rurale de 5 classes. J’ai 1 jour de décharge par semaine mais cela ne suffit absolument pas à faire correctement le travail de gestion de l’école qui nous est demandée.
J’arrive tous les matins à 7h pour avoir quelques heures de plus dans le bureau: répondre aux maïls, faire un retour sur les résultats des évaluations, gérer les problèmes, des parents, des élèves, des enseignants… Remplir les dossiers pour mener à bien les différents projets, gérer les personnels de l’école: AESH, service civique, stagiaire, atsem…
Je passe un semaine à chaque vacance pour préparer la période suivante et ne pas avoir à rester trop tard le soir.
Que Monsieur vienne passer une journée en classe, après on en reparlera!! »
J’ai travaillé aussi la semaine de la prérentrée chaque jour, toute la journée.
ETR : « Je suis directrice d’une école maternelle de 5 classes depuis la rentrée et voici à quoi ressemble ma vie :
– j’arrive chaque matin à 7h45 et je repars chaque soir entre 18h et 18h30
– je suis en classe 3 jours par semaine.
– je bosse à la direction d’école le matin de 7h45 à 8h15, de 11h30 à 12h30 et de 16h30 à 18h ou 18h30.
– je prépare ma classe le mercredi et le samedi et /ou dimanche pendant minimum 2h à chaque fois, plus la préparation matérielle que je fais sur les temps de récréation ou quand je peux, ou de chez moi.
– il y a des pauses méridiennes pendant lesquelles j’organise EE, ESS, CM ou CC, donc pas de pause pour mon cerveau.
– je viens au moins 2 après-midis pendant les vacances pour travailler, mais c’est un minimum car l’été dernier je suis venue travailler en juillet 4 jours entiers à la direction, plus une journée de déménagement et rangement de ma classe.
– j’ai travaillé aussi la semaine de la prérentrée chaque jour, toute la journée.
De chez moi, je gère aussi les mails des parents sur webmail ou sur One.
Ce travail est extrêmement chronophage sans la direction, c’est encore pire avec. On est donc bien loin des 24h semaine.
Et je ne compte pas les heures où je lis des ouvrages pédagogiques pour me former seule.
Il m’arrive aussi de faire des formations sur mon temps de vacances. »
48 heures par semaine
VD : « Je suis directeur d’une école primaire de 3 classes et j’enseigne en classe de PS/MS/GS. Je suis à l’école tous les jours de 8H00 à 18H30 avec une pause méridienne de 30 minutes.
Je travaille environ 2 heures le mercredi matin et le samedi matin pour la préparation des activités des élèves.
Ceci nous amène à 48 heures par semaine.
De plus, je travaille la première semaine des vacances en juillet pour boucler la classe et l’école et la dernière d’août pour tout préparer. Il faut ajouter un jour à chacune des petites vacances. Ceci nous fait 3 semaines en plus des 36 semaines devant élèves. Donc 39 semaines par an.
Je suis ingénieur des Travaux Publics et j’ai construit des routes pendant 27 ans. J’y travaillais 50 heures par semaines pendant 44 semaines par an (8 semaines de congés ou RTT) pour un salaire 3 fois plus élevé. »
HC : « Je suis enseignante principalement en maternelle depuis plus de 20 ans. J’ai la même classe de petite section depuis 7 ans (je précise car c’est une école que je connais, du matériel que je connais, une organisation connue donc cet aspect là ne me prend pas de temps). Je suis au minimum 4 jours par semaine de 7h30 à 17h à mon école (on va enlever 30 min pour manger ce qui est rarement le cas), ce qui fait 9h (par jour) fois 4. On est déjà donc à 36h semaine. Il y a en plus les réunions le soir en plus des 108h (mairie, réunion directeurs….). Je consacre, car je maitrise mon niveau, une semaine par vacances sur ma préparation de classe pour la période suivante. L’été, je suis à peu près 3 semaines sur l’école afin de clôturer l’année et prévoir l’année suivante. Je réponds au téléphone (ce qui est heureusement exceptionnel mais au moins une fois à chaque vacances) à la mairie quand il y a un problème. Vraiment je ne pense pas travailler 6 mois dans l’année. Je ne pense pas non plus compter tout le « découpage collage » que je peux faire le soir chez moi. »
Temps de travail annuel estimé entre 1 850 et 1 900 heures.
BT : « Directeur d’une école de 4 classes avec une journée de décharge par semaine et enseignant en CM1-CM2. Arrivée à l’école à 7h dans mon bureau et départ pas avant 18h30, 4 jours par semaine.
30 minutes pour prendre le repas le midi. 3h en général de travail le mercredi et autant le week-end.
Un temps de travail compris entre 48h et 52h par semaine (rarement moins et parfois plus) sur 36 semaines. 1 à 2 jours de travail pendant les « petites vacances » scolaires et une dizaine de jours l’été (en général 3 au début et 7 à la fin). Temps de travail annuel estimé entre 1 850 et 1 900 heures.«
Je termine souvent le samedi matin de préparer ma classe pour la semaine suivante, et j’essaie de ne pas retourner le dimanche soir.
S. : « Je suis directeur d’école d’une école de 8 classes (193 élèves). J’arrive à 7h45 chaque matin à l’école, je repars à 19h30. Le midi, je prends 20 minutes pour manger. Je travaille chaque mercredi à la maison pour préparer ma classe, et je suis chaque mercredi après-midi à l’école (retour vers 18h30). Il arrive que nous soyons en formation le mercredi matin (hier par exemple, de 9h à 12h). Je termine souvent le samedi matin de préparer ma classe pour la semaine suivante, et j’essaie de ne pas retourner le dimanche soir pour les impressions et autres urgences de dernière minute, mais je n’y parviens pas toujours… »
En classe unique, nous avons « royalement » droit à 6 journées de décharge pour assurer ce travail de direction.
AC : « Je vous remercie pour votre initiative qui même si elle n’aboutit pas, aura au moins le mérite de nous permettre de dire combien nous avons été choqué, et c’est un euphémisme, des propos honteux d’un homme qui n’a jamais compris notre métier. D’ailleurs, son magnifique ministre Darcos s’était étonné qu’il faille un bac+5 pour « faire dormir des enfants en maternelle et leur changer les couches » (juillet 2008)
J’ai un parcours professionnel qui m’a permis de travailler pendant 15 ans dans le privé (ingénieur aéronautique) puis depuis 10 ans en tant que professeur des écoles. Dans un cas comme dans l’autre, je me suis toujours impliqué sans jamais compter mes heures. Depuis cette année, j’ai pris en charge une direction d’une école d’une classe.
Nous avons « royalement » droit à 6 journées de décharge pour assurer ce travail de direction.
Chaque jour, je suis à 8h à l’école pour préparer les supports de la journée et / ou gérer la direction (mails, absence, administratif, …)
Accueil des enfants à 8h50, puis non stop jusqu’à 12h ; s’enchainent les corrections des cahiers (du jour, de leçons recopiées, …), des évaluations (j’ai des CM1/CM2), des préparatifs de l’après-midi, des rendez-vous avec des parents ou de partenaires, et un repas que j’avale en 5 ou 10 minutes avant le retour des élèves à 14h.
16h30 : comme pour midi, des cahiers, des parents, l’administratif, préparatifs pour le lendemain, …
Le soir, après que les enfants soient couchés, travail de réflexion pour le lendemain, gestion de la direction, des projets, des PPRE, des aides (préparation de supports adaptés, les EE, les ESS…), etc… Je suis rarement couché avant minuit.
Total : près de 10h à 11h de travail, mercredi et week-end compris. Les « 24h » sont uniquement celles devant élèves, cher Sarko et les « vacances » sont un temps de préparation de la période à venir. C’est plus de 60h de travail par semaine. Il y a les temps de formations aussi. Les rencontres avec les parents ne sont jamais comptées (6h octroyées dans les 108h, une paille… Rien que la restitution des évaluations nationales, c’est 15mn minimum par famille, les 6h sont déjà consommées !).
Chaque année est particulière, nécessite un travail spécifique et ce n’est jamais la même chose puisque d’une année sur l’autre, les niveaux ne sont pas nécessairement les mêmes, même si on peut s’appuyer heureusement sur des supports que j’ai préparés (j’utilise très peu de « manuels », mes séquences sont construites moi-même) mais qui demandent toujours des ajustements.
Je ne ne suis qu’un enseignant lambda, ce que j’écris ici est ce que vit n’importe quel enseignant. Je n’ai pas changé de métier en pensant que ce serait moins chronophage, que j’aurais des « vacances »
Evidemment, je n’évoque même pas le salaire misérable. Sarko s’interroge-t-il sur le fait que chaque année, il y a de moins en moins de personnes qui postulent au concours, qu’il y a de plus en plus de démissions… Les œillères, les œillères, les œillères…. 6 mois de vacances…
Au fait, il fait fait quoi sarko à part se gaver sur notre dos ? N’est-il pas payé à vie par nos impots, notre travail donc, en temps qu’ancien président ? 5 ans et une retraite à vie ? Ah, l’élite de la nation…
Bonne journée à vous, merci de votre soutien et j’espère que la plainte pourra être déposée, qu’au moins les médias pourront en parler. »
L’été ? Je consacrais bien trois semaines de préparation à ma future rentrée, emmenant souvent mes enfants avec moi dans ma classe vide.
D. « J’ai été, comme tous les enseignants, indignée mais surtout blessée par les mots de Monsieur le Président Nicolas Sarkozy. Comment, en 2024, comment un ancien président peut-il aussi mal connaître le métier de ceux qui forment les futurs citoyens ?
Professeur des écoles depuis 1999, je n’ai jamais ô grand jamais compté mes heures. J’arrivais toujours à 8h à l’école jeune célibataire, puis enceinte, puis jeune maman de jumeaux, puis maman de trois, en ayant d’abord déposé enfants à la crèches puis traversé tout Paris. Jamais en retard ! Certes je repartais à 16h30 mais .. une fois mon deuxième métier, maman, terminé, j’enchainais sur mes préparations et correction jusqu’à tard le soir et les week-ends.
L’été ? Je consacrais bien trois semaines de préparation à ma future rentrée, emmenant souvent mes enfants avec moi dans ma classe vide.
Les vacances, au moins une semaine pour poursuivre les préparations.
Les réunions ? Le soir pour recevoir les parents. Les formations ? Les mercredis après-midi (à mettre mes enfants au centre), après la classe à enchainer.
Depuis 2019, je suis devenue directrice. Commencé avec cette merveilleuse année que fut celle du COVID. A être présente H24 pour mes enseignantes et parents totalement démunis. A faire des visios sans matériel.
J’arrive chaque jour maintenant à 7h20 à mon école. J’enchaine entre l’administratif et l’aide aux collègues qui me tiens à coeur notamment avec le soutien pour nos élèves porteurs de handicaps.
Les conseils des maîtres les midis, les réunions hors 108 h imposées par la Mairie pour travaux ou autre.
Un disponibilité sans faille et surtout mais surtout un nombre d’heures que je ne saurai dire.
Alors 24 h ? Dans une semaine ????? Mais quelle triste blague mon Sire.
Si Monsieur le Président Sarkozy veut interroger mes propres enfants, aujourd’hui à la fac, ils pourront leur dire le métier que fait leur maman. Un métier passionnant. Un métier épuisant. Mais visiblement un métier toujours pas reconnu.
Une directrice bien triste de tout cela.«
Je ne suis pas en vacances du 5 juillet au 2 septembre mais plutôt du 20 juillet au 25 août.
ER : « Je suis directrice d’une école élémentaire classée REP. Même en ayant une décharge totale, donc pas de préparations et corrections en plus, j’arrive tous les matins avant 8h (pour ouverture 8h20) et je ne repars jamais avant 17h30/18h.
Ajouter à cela les temps de concertations institutionnelles de certains mercredis matins ou soirées, plus cette superbe idée d’évaluation d’école qui nous concerne en cette première partie d’année et qui demande beaucoup de travail de recherches et de rédactions sur mon temps personnel.
Je finirais en disant que je ne suis pas en vacances du 5 juillet au 2 septembre mais plutôt du 20 juillet au 25 août….
Donc, effectivement, Monsieur Sarkozy ferait mieux d’aller s’informer sur notre temps de travail et notre investissement avant de proférer de telles inepties qui sont une injure à notre professionnalisme. »
Je suis à 50 heures semaine pour les petites semaines.
CC : « Veuillez transmettre à Nico. qu’en tant que directeur d’école déchargé complètement, je suis à 50 heures semaine pour les petites semaines (donc ce n’est pas maintenant…) et à 70 heures par semaine lorsque ça chauffe davantage ( ce qui correspond à septembre – octobre et novembre bien souvent). »
J’adore mon travail et lui consacre tout le temps que je peux matériellement et physiquement lui consacrer.
T. : « Directrice d’une école de 10 classes plus un dispositif UPE2A je suis déchargée à mi temps. J’exerce donc à mi temps en CE1 et à plein temps en direction.
Mon quotidien est une course perpétuelle afin d’assurer au mieux mes deux fonctions et mes mercredis ainsi que mes dimanches matins sont entièrement consacrés à rattraper le travail que je n’ai pas réussi à abattre pendant les jours de classe.
J’ai beau arrivé à 7h30 le matin et ne jamais repartir avant 18h voire plus selon mes RDV avec les parents, il me reste toujours des choses à faire notamment parce que comme tous les directeurs je passe beaucoup de temps à gérer les urgences quotidiennes et j’ai du mal à respecter les tâches administratives que je me suis planifiées.
Les midis, à fortiori si je suis en classe, je cours afin de lire mes mails et traiter les urgences notamment en début d’année.
Je dois traiter des problématiques parents d’élèves/collègues, direction/collègues et tout ça sans réelle formation RH.
Cette dichotomie m’épuise et après 6 ans de ce rythme, à jongler entre ma vie privée et ma double journée de travail ( directrice+enseignante), j’ai fini l’année en BURN OUT total sans m’être jamais mise en arrêt de travail.
Il se trouve que cette année j’ai eu une ouverture de classe qui m’octroie une décharge totale et des journée de travail plus acceptables. De plus j’ai enfin le sentiment de faire pleinement mon travail de directrice et non du saupoudrage. En effet comment réaliser mes missions de direction en étant toujours dans l’urgence. Nombre de mes demies journées de décharge étant consacrées aux différentes réunions (REE / RESS / REUNION DE DIRECTION / PARENTS / RPP / Concertations…).
Hélas mon ouverture de classe sera fermée à la rentrée et je retournerai donc en classe l’an prochain. J’ai un an de répit pour remettre tout en ordre et recommencer à faire de mon mieux.
J’adore mon travail et lui consacre tout le temps que je peux matériellement et physiquement lui consacrer. Me sentir mépriser comme l’a fait M. Sarkosy ne fait qu’accroître mon indignation contre tous ceux qui ont participé à dévaloriser notre profession et qui sont la cause de nombre de dysfonctionnements de notre école. »
Ma femme est enseignante également….. donc les heures consacrées à l’école…… on ne les compte plus.
AV : « Je souhaite vous partager mon emploi du temps. Je suis enseignant depuis 23 ans et directeur depuis 17 ans. Les horaires de l’école sont 9h 12h et 13h30 16h30 avec les APC 1h le lundi soir de 16h30 à 17h30.
J’arrive à l’école à 7h30 le matin je repars en général vers 18h mais 19h ça arrive fréquemment le midi 30 minutes pour manger rapidement et donc 1h pour travailler (souvent c est pour la direction) le soir 2 h en moyenne pour les corrections et la préparattion de classe (les cycles 3…. ça écrit beaucoup et après les corrections sont longues.
Sinon, je fais des ateliers lecture à la mediathèque du village chaque mercredi am….. bénévolement bien sur (ok c est moi qui le veut bien…). Je fais depuis 23 ans chaque année une classe de découverte (depuis 17 ans c’est une classe de neige). L’été je suis directeur de colo bénévole pour un séjour à la montagne pour mes élèves !!!!
Je suis un directeur très impliqué dans la vie de MON école, je ronchonne très rarement et je suis toujours très motivé par mon travail.
Cette année mes propres enfants ont tous les 2 quittés la maison, ma femme est enseignante également….. donc les heures consacrées à l’école…… on ne les compte plus.
Mais là je prends le temps de vous répondre car trop c’est trop !!! Je ne dis pas non plus que mon école est sur 2 secteurs de collèges…. donc 2 x plus de Conseils école collège, de déplacements etc….. Bref !!! je n ai pas l’impression d’être un fainéant !!! et heureusement je pense que la quasi totalité des parents d’élèves ont conscience de ça. »
J’arrive le matin à 7h30, et pars au plus tôt à 18h.
AM : « Je suis directrice d’une école rurale de 5 classes, semaine de 4 jours, 1/4 de décharge. J’arrive le matin à 7h30, et pars au plus tôt à 18h. Je dois souvent rallumer mon ordinateur en rentrant à la maison : finir de répondre aux messages non traités, finir de préparer la classe, informer ou répondre aux collègues … Le mercredi matin est consacré à la préparation de classe mais aussi à la direction, depuis mon domicile. Je suis loin des 24h/semaine, ce serait plutôt 50h/semaine… Et malgré tout ce temps consacré à mon travail, il y a des semaines où je n’arrive pas à tout traiter (en particulier en septembre-octobre et d’avril à juin). Sans oublier les heures passées aussi pendant les vacances…
Marre du prof-bashing et de toutes ces personnes qui ne connaissent rien à la réalité d’une classe et à la vie d’une école !
AH : « Témoignage d’une directrice d’école primaire de 11 classes, en milieu rural (regroupement de 9 villages – 272 élèves de la PS au CM2)
Un nouveau dispositif DAR implanté dans notre école depuis la rentrée 2023/2024, qui compte 6 élèves notifiés cette année.
Seulement 1/2 décharge de direction. Aucune aide administrative. Une jeune en emploi civique arrivée depuis le 12/11 et qu’il faut former à ses missions. Une classe de CM1 : 12h/semaine + préparations + corrections + rencontres avec les familles + PPRE, PAP …
Très nombreuses réunions d’équipe éducative et d’ESS + rencontres diverses avec les familles, les élus, service médico-social implanté dans le DAR et autres partenaires.
J’ai calculé un temps de travail moyen entre 60 et 70h/semaine (environ 50h à l’école, soit 12 à 13h /jour).
Je travaille régulièrement le mercredi, et une partie des week-ends, ainsi que 3 jours par « petites » vacances et entre 15 jours et 3 semaines durant les vacances d’été. Je me considère pourtant comme expérimentée après 24 années de direction, dont 17 dans cette école que je connais donc très bien.
Je suis donc bien au delà des 24h annoncées honteusement par Monsieur SARKOZY et des 6 mois de vacances. De tels propos sont provocateurs, outrageants et surtout affligeants de la part d’un ancien élu de la République. Marre du prof-bashing et de toutes ces personnes qui ne connaissent rien à la réalité d’une classe et à la vie d’une école !
Merci de m’avoir permis d’exprimer un peu ma colère (je me suis retenue, malgré tout !)
Et merci d’exiger pour le moins des excuses ou de déposer une plainte contre ce personnage pour lequel je ne trouve aucun qualificatif. »
C’est un métier passionnant mais tellement chronophage.
LB : « Je suis sur une école à 10 classes. Je travaille 2 jours dans ma classe et 2 jours pour la direction. Ca c’est la théorie car les jours de classe, je dois en plus regarder les mails, répondre aux urgences téléphoniques, accueillir les parents qui ont besoin, répondre aux collègues sur des sujets d’organisation de classe, emploi du temps des élèves en situation particulière, m’assurer de la sécurité de chacun (école en travaux)….
Sur mon temps de direction, je suis déchargée par un PE stagiaire, je dois donc lui apporter mon aide d’un point de vue pédagogique (mission supplémentaire cette année) mais aussi sur l’aspect matériel (où se trouve le matériel, utilisation du TBI,…);je dois aussi l’épauler pour gérer le groupe classe.
J’arrive tous le matins à 8 h et je ne repart pas avant 18 h 30. J’emmène avec moi du travail que je réserve pour le soir (entre 2 et 3 h de travail à la maison).
Le mercredi et le we, j’essaie d’anticiper au maximun sur des demandes à venir en direction pour ne pas être débordée par les demandes « surprises » qui me seront faite en présentielle.
Pendant les vacances, la moitié voire plus est consacré à la préparation de la classe pour travailler sur les projets à venir, faire les commandes, prendre contact avec les professionnels de santé qui suivent certains élèves, les réunions avec la mairie sur le suivi de différents projets (travaux, PEDT, ….)
Non je ne travaille pas que 4 jours par semaine et 6 mois dans l’année.
Mon travail, j’y pense tout le temps. Jour et nuit, il est dans un coin de ma tête. Il me réveille en pleine nuit, il revient insidieusement lors d’une conversation entre amis ou en famille. En vacances, un objet ou un lieu je dit que « ah oui, cela serait bien dans ma classe, pour l’école.
C’est un métier passionnant mais tellement chronophage.
Au cours des années, les missions se multiplient sans compensation (accueil des élèves en situation de handicap, COVID, pHare, évaluation école, constellation, l’école dehors et les dossiers CNR, Adage,….). Non, M. Sarkozy, je ne travaille pas que 24 heures par semaine et 6 mois dans l’année. »
Ma fiche de paie n’indique pourtant que 151,67 heures mensuelles rémunérées sur les 270 réellement effectuées.
CD : « J’enseigne au sein de l’Education nationale depuis janvier 1990, ce qui va faire 35 ans. Mon temps réel de travail comprend évidemment le temps de présence des élèves auquel se rajoute quotidiennement un minimum de trois heures de préparation/correction/accueil des parents. S’y rajoutent les heures de réunions institutionnelles et autres APC, la rédaction des bulletins, PPRE, PAP et GEVASCO.
Soit une fourchette horaire se tenant entre 40 et 55 heures par semaine pour un double niveau.
On rajoutera 5 heures pour un triple niveau.
En qualité de formatrice associée, je consacre encore cinq heures par semaine aux recherches et missions qui me sont allouées. L’ensemble de mes missions nécessite donc 60 heures hebdomadaires de travail au minimum. Ma fiche de paie n’indique pourtant que 151,67 heures mensuelles rémunérées sur les 270 réellement effectuées.
Le temps des vacances intermédiaires est consacré pour moitié à la préparation et l’organisation de la période à venir, soit quatre semaines pour un volume horaire de 120 heures. S’y rajoutent une semaine en juillet et la reprise des préparations dès la mi-août, soit trois semaines pour une nouvelle centaine d’heures.
Je suis une enseignante en fin de carrière et ce que les sociologues du travail qualifieront de « bon soldat ». Entrée dans l’institution avec un bac + 2, j’ai repassé le concours pour être PE. J’ai repris mes études à 45 ans, tout en enseignant, pour décrocher ce master réclamé aux étudiants que j’épaulais en temps que MAT, tutrice de PES et en charge de formations. Puis un doctorat franco-canadien en sciences de l’éducation.
Les propos de Monsieur Sarkozy, dans leur fond et leur forme, sont plus qu’horripilants, attristants ou lamentables. Ils sont indignes d’un ancien Président de la République. Insultants pour ceux qui défendent nos valeurs dans leurs classe, parfois au péril de leur vie, ils le sont également pour celles et ceux qui ont appris à lire, écrire et calculer à celui qui leur crache, nous crache au visage aujourd’hui.
Je ne pensais pas un jour remettre en question tous ces projets qui sont si porteurs pour nos élèves. Oui ces projets nous prennent beaucoup de temps et nous ne les comptabilisons certainement pas.
NJ : « J’ai moi même été choquée par la méconnaissance de notre ancien président de toutes les responsabilités que nous portons au quotidien. 30 ans d ancienneté, je prépare toujours ma classe chaque soir, je corrige également quotidiennement pour être complètement disponible auprès de mes élèves de CE1.
3 élèves ne parlent pas le français, 4 ne savent pas lire, il faut donc leur préparer un travail spécifique.
Pour gérer l’hétérogénéité des élèves, nous organisons des MACLé avec mes collègues. Cela signifie des concertations en dehors du temps prévu. Et cela, pour que chaque élève progresse ; les rencontres régulières avec les parents prennent du temps pour établir un climat de confiance, pour les élèves en difficultés mais aussi les problèmes de comportement déjà bien présents.
Parlons des deux élèves avec un dossier MDPD, en cours. Qui trouve les solutions à part l’enseignant ?
Un effectif de 26 élèves au CE1 ne facilite pas le travail au quotidien. Adhérente à l’Usep depuis le début de ma carrière, j organise des rencontres sportives parfois de masse avec 500 élèves. Imaginez le temps qu il faut pour rencontrer les collègues, préparer et gérer matériellement la rencontre..
Je ne pensais pas un jour remettre en question tous ces projets qui sont si porteurs pour nos élèves. Oui ces projets nous prennent beaucoup de temps et nous ne les comptabilisons certainement pas.
Quelle image de l’école publique ont nos gouvernants ? Nous méritons amplement des excuses. »
Je ne suis pas mécontent de partir à la retraite en fin d’année surtout au vu de la politique menée contre les fonctionnaires ces dernières semaines.
JMT : « Je suis Directeur d’une école Primaire de 14 classes en REP dans le Val d’Oise.
J’ai près de 42 ans de service et j’ai été témoin de la lente mais inexorable dégradation des conditions de travail et de l’explosion du temps de travail des enseignants pour le 1er degré. Je ne suis pas mécontent de partir à la retraite en fin d’année surtout au vu de la politique menée contre les fonctionnaires ces dernières semaines.
1) Imaginons un enseignant qui ne prépare pas, qui ne corrige pas, ne parle pas aux parents, ne porte pas de projet, ne répond à aucune injonction administrative, n’individualise aucun parcours, n’aurait pas de PPS…
Temps hebdomadaire
24h de face à face élève + 1 h d’APC + 2 heures d’obligation de service ( formation, conseils…)
10 min le matin avant 8h30 X 4
10 min le midi avant 13h30 X 4
5 min le midi à la sortie ( en maternelle cela peut représenter 10/15 min ) x 4
5 min le soir à la sortie ( en maternelle cela peut représenter 10/15 min ) x 4
Total hebdomadaire : 29 h déjà nous sommes loin des 24h !
2) Ensuite, un enseignant qui ne parle pas aux parents, ne porte pas de projets,n’aurait qu’une entrée disciplinaire,n’échangerait pas avec ses pairs, ne s’informerait pas et ne se formerait pas en fonction des différentes politiques éducatives et ne répondrait à aucune injonction administrative.
Issu du référentiel:
Construire, mettre en œuvre et animer des situations d’enseignement et d’apprentissage prenant en compte la diversité des élèves
Organiser et assurer un mode de fonctionnement du groupe favorisant l’apprentissage et la socialisation des élèves
Évaluer les progrès et les acquisitions des élèves
Disciplines : math, français, langue vivante, eps, enseignements artistiques, EMC, sciences, histoire, géographie, informatique + sujet sociétaux (lutte contre le harcèlement, les discriminations, la laïcité, porter secours…) + la sécurité ( PPMS )
Préparation hebdomadaire au minimum : 6h
Correction hebdomadaire en partant de 10 min par jour et par enfant sur une classe de 24 enfants (et on est souvent loin de la réalité pour le C3..)
240 min X 4 = 16 h
Total hebdomadaire: 51H => même les enseignants ne s’en rendent pas ( plus ?) compte car cela se fait sur les temps du midi , le soir à la maison, le mercredi, le week-end, les fameuses vacances ! Où sont les 24h de monsieur Sarkozy !
3) Pour finir : La réalité (bien que difficilement quantifiable) : EN +
Tout professeur contribue à la formation sociale et civique des élèves : ce sont des heures et des heures de discussion avec les enfants , les parents, des équipes éducatives, des réunions parents…
Il doit se former tout au long de sa vie: contenu disciplinaire, s’informer sur les politiques éducatives, lire les circulaires et comment les adapter, lire ses mails, remplir des documents ( PAI, PPS, demandes institutionnelles), renseigner des outils ( LSU, LPI,PAI, PPS cahier de progrès, saisie des résultats aux évaluations…)
Quantifié à une centaine d’heures annuellement
Issu du référentiel et qui représentent aussi au bas mot une centaine d’heures annuellement dont la moitié à peu près dans les 108h
Connaître les élèves et les processus d’apprentissage
Prendre en compte la diversité des élèves
Accompagner les élèves dans leur parcours de formation
Intégrer les éléments de la culture numérique nécessaires à l’exercice de son métier ( sans aucune formation )
Coopérer au sein d’une équipe
Contribuer à l’action de la communauté éducative
Coopérer avec les parents d’élèves
Coopérer avec les partenaires de l’école
S’engager dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel.
La cerise sur le gâteau : les projets d’école, de cycle, de classe, kermesse, spectacle ( organisation, recherche des lieux, des intervenants, les réservation, la recherche des financements, heure du midi et/ou mercredi et/ou samedi…)
Quantifié à une trentaine d’heures minimum.
Temps annuel de travail : (36X51)+ 100 +50 + 30 = 2016 heures
« La durée du travail effectif, temps pendant lequel un salarié ou un agent public est à la disposition de l’employeur ou de l’administration et se conforme à ses directives sans pouvoir vaquer librement à ses occupations personnelles est fixée à 35 heures par semaine et 1 607 heures par an » et NOUS sans exagération, nous en sommes à 2016 heures. »
Voilà monsieur Sarkozy quand on ne sait pas de quoi on parle: ON FERME SA G…
Je finirai par citer Michel AUDIARD : « Les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnait «
Je n’ai jamais, jamais réussi à ne faire que 24 heures par semaine.
MF : « Je suis professeur des écoles depuis 29 ans. En 29 ans j’ai enseigné dans tous les niveaux, dans tous les milieux scolaires de la classe unique rurale à la REP de 15 classes. Je n’ai jamais, jamais réussi à ne faire que 24 heures par semaine ( qui soit dit en passant correspond aux horaires des enfants et non des adultes ..), et ceci même lorsque j’ai enseigné en toute petite et petite section.
24 heures : impossible de par la réglementation même : présence obligatoire 10 minutes avant l’ouverture ( soit 20 minutes par jour), APC ( 1h30 par semaine), sans compter les réunions urgentes qui ne sont pas comptées dans les fameuses 108 h… au moins 1 h supplémentaire en moyenne par semaine… donc même le plus feignant et « j’en foutiste » du monde fait plus que 24 h et sauf en cas de mi-temps annualisé sur plus de 6 mois.
Je suis actuellement en CE1 / CE2 avec un effectif de 24 élèves dont une inclusion « hallucinante » d’un enfant, en attente de place en IME depuis 2020 autiste, déclaré non apprenant par la MDPH et non pris en charge par l’hôpital de jour car « trop difficile à gérer »et deux enfants ayant des troubles du comportement. Malgré toute mon expérience et ma maîtrise du niveau, j’ai travaillé plus de 60 heures par semaine, pour tenter de mener à bien les principaux apprentissages. J’ai toujours aimé mon métier, j’ai toujours été « bien notée » mais voilà à 54 ans je suis en burn out voir en phobie scolaire et je viens de découvrir que non ce n’est pas normal de travailler autant, même pendant les week-ends et les vacances. Il n’y jamais de déconnection dans notre métier et je n’ai jamais connu un ou une enseignante qui ne faisait « que ses heures » car cela est tout simplement impossible pour tenir une classe.
Pour les maternelles, l’obligation d’attendre le parent en retard à la sortie des classes. Et parfois l’attente est trèèèèès longue…
RG : « Sans compter le temps de préparation, de correction et de courses pour la classe qui est propre à chacun, l’affirmation est fausse vu qu’elle ne prend pas en compte :
– les 108 heures,
– les 20 minutes d’accueil obligatoires mais non comptabilisées le matin et après la pause méridienne,
– concernant les 6 mois de vacances, il suffit de regarder un calendrier scolaire et rappeler que le temps de vacances n’est pas payé (salaire en deçà d’un autre fonctionnaire de même catégorie).
Pour les maternelles, l’obligation d’attendre le parent en retard à la sortie des classes. Et parfois l’attente est trèèèèès longue… »
Je ne compte pas mes heures, mais je dépasse largement les 35h pour un salaire de misère qui m’oblige à cumuler les emplois.
KDB : « Je suis enseignante GS et directrice de 3 classe : 66 élèves. Je suis à l’école à 7h45 (les cours commencent à 8h30) et je repars à 19h30 voir parfois 20h. Je ne fais pas de pause entre 12h00 et 14h15, car je cumule un second emploi (de 11h30 à 13h00). J’enchaîne à 13h00 sur la direction.
Je reprends à 14h15 en classe, fin de classe 16h30 : je fais 1 heure de direction puis je prépare ma classe: découpage, montage, installation matérielle recherche sur des activités nouvelles (car je me renouvelle, je ne fais pas la même chose tous les ans), je photocopie, de crée les jeux… et parfois, j’arrive à faire une pause pipi vers…18h30 quand tout le monde a quitté l’école.
Ah oui, j’oubliais, j’assure les récréations (je suis seule pour le faire, chaque collègue surveille sa classe), donc je n’ai pas de pause ni le matin, ni l’après-midi. Sans compter la résolution de nombreux problèmes avec les parents et avec les enfants en difficulté ( cette semaine : j’ai dû trouver un hébergement pour une famille qui dormait dans sa voiture) et faire une collecte car un élève de 4 ans vient de perdre brutalement son papa !
En classe, parlons concrètement du temps de classe, les multiples casquettes, nous les portons et nous y sommes dans la classe, on y va au charbon! Les enfants sont bien présents, nous sommes là pour eux et nous en sommes fières. Je suis fière de les préparer à entrer au CP et ne compte pas mes heures pour essayer de les y améner TOUS, même celui qui dépend de la MDPH! Je suis là pour celle qui attend une place en IME depuis 2 ans et qui n’a pas d’AESH et qui vient à temps plein à l’école, je suis là pour celui ou celle qui ne parle pas français car il/elle vient d’arriver de Syrie ou d’ailleurs! Et pour eux, comme pour les autres, j’enseigne et j’enseigne bien sur la totalité du temps de classe en présentiel et bien après quand tout le monde est rentré à la maison. je fais des maths, du français, des sciences, des langues vivantes, des arts, de la motricité et j’ai une activité différente pour toutes les activités pour 4 groupes à chaque fois ce qui fait 24 activités minimum à trouver, avec les aménagements pour tous (et oui, je fais aussi de la pédagogie différenciée) et je m’assure de voir tous les enfants dans la journée.
En ce moment, je lis les nouveaux nouveaux programmes et je commence à réfléchir à ce que je veux mettre en place.l’an prochain.
A cela s’ajoute les nombreuses réunions (mairie, parents et éducation nationale), l’animation de l’équipe, les formations (car si nous faisions rien, nous n’aurions pas besoin d’être formés à ne rien faire!!!). On fait fasse à l’agression des parents également. Bref, on fait ce que l’on peut mais notre boulot, on le fait et on le fait bien vues les conditions que nous avons pour le faire!
Je ne compte pas mes heures, mais je dépasse largement les 35h pour un salaire de misère qui m’oblige à cumuler les emplois.
Bref, un scandale les propos de Mr Sarkozy, une HONTE. »
Je vais très régulièrement avec mes propres enfants à l’école le week-end afin de préparer les ateliers.
MR : « Monsieur Sarkozy,
Je suis enseignante et j’entame ma 3ère année d’enseignement.
Lorsque j’étais Professeur des Ecole Stagiaire, à 50 % en formation et 50 % en tant qu’enseignante en double niveau CP / CE1, je faisais 70 h / semaine. J’effectuais seulement 12h en classe, et pourtant que je passais 46h de mon temps personnel à préparer mes 2 jours de classe. La formation ne demandait pas de devoir à rendre, j’effectuais donc 46h par semaine pour préparer mes 2 jours de classe.
Je suis maman de 2 enfants que j’ai en garde alternée et j’ai 39 ans, je ne suis donc pas si jeune que cela, bien heureusement pour moi.
Durant cette année là, j’ai été arrêtée 2 semaines afin de « souffler » un peu et prévenir un burn out.
Depuis l’an dernier, je suis directrice d’une école maternelle de 3 classes. J’ai donc 12 jours de décharge par an, et un double niveau Moyenne section / Grande section.
J’avais dans ma classe 2 enfants de Moyenne section très difficile à gérer et j’étais seule face à cela. Les parents n’entendaient pas.
J’ai fait un burn out pour lequel je ne me suis pas arrêtée, j’ai tenu …
La maternelle n’est pas de la garderie mais un moment de la scolarité où nous posons toutes les bases pour que les élèves puissent utiliser ces bases en élémentaire : nom des lettres dans les différentes écritures, son des lettres pour entrer dans la lecture, écrire en capitale puis en cursive, afin de moins solliciter le cerveau en CP lorsque les élèves doivent écrire rapidement sans réfléchir aux tracés des lettres.
Mais aussi la stabilisation des nombres. Nous apprenons aux élèves à compter, à dénombrer, à décomposer. Cela est également important pour la continuité en élémentaire.
Sans parler du devenir élève à savoir : attendre son tour, ne pas interrompre lorsque quelqu’un parle, savoir attendre, développer la motivation intrinsèque, apprendre le respect, la politesse …
Je ne vais pas vous écrire tout le programme, il est disponible sur Eduscol. De plus, les nouveaux programmes de maths et français pour 2025 sont encore plus importants que le précédent.
Aujourd’hui j’ai réussi à réduire mon temps de travail, je suis passée de 70h par semaine à 50h par semaine, ce qui est loin des 35 h du privé. Lorsque je suis en vacances, je passe plus de la moitié de mon temps de vacances à la préparation de classe.
Il nous faut préparer la journée que nous allons passer avec les élèves. Une classe bien préparée permet de faire entrer les élèves dans les apprentissages et de ne pas avoir de bazar dans la classe.
Je vais très régulièrement avec mes propres enfants à l’école le week-end afin de préparer les ateliers.
En maternelle, les élèves manipulent, jouent … Le budget alloué par les collectivités ne nous permet pas d’acheter tous les jeux dont nous avons besoin. Aussi, nous les fabriquons nous même en imprimant, plastifiant, découpant. Lorsque nous n’avons pas la possibilité d’anticiper car pour ma part j’ai aussi la direction à gérer, l’ATSEM ne peut pas le préparer, aussi il m’est indispensable d’aller à l’école le dimanche pour imprimer, plastifier et découper afin de proposer des jeux où les élèves seront en mesurer de les utiliser.
Peu de guide pédagogique existent pour les programmes de l’école maternelle, cela demande donc une réflexion plus importante pour savoir que proposer aux élèves pour diversifier les jeux liés aux apprentissages.
Je suis ne suis plus en burn out totalement mais à 50 %.
J’aime mon métier, mais il a une incidence sur ma vie familiale, ma vie de nouveau couple et cela ne peut pas être possible.
Je tenais monsieur Sarkozy à vous faire part de la charge de travail qu’ont les enseignants, même en maternelle où je le rappelle, toutes les bases sont posées afin que les élèves puissent partir en élémentaire avec des bagages. »
J’arrive au travail le matin à 6h40, je pars le soir entre 18h et 18h30, chaque jour de travail. Ceci est factuel.
CR : « Je suis directrice d’école élémentaire dans le 06, déchargée à 33 pour cent, et en charge d’une classe de CP. J’arrive au travail le matin à 6h40, je pars le soir entre 18h et 18h30, chaque jour de travail. J’ai passé les 15 jours de vacances de la Toussaint à l’école. Ceci est factuel, mes collègues peuvent confirmer que je suis déjà là à leur arrivée et que je pars après leur départ. »
Je ne subis rien. Sauf les insultes de cette petite personne.
EV : « Je suis enseignant en classe de maternelle, avec 8 MS et 12 GS. Je suis également en charge de la direction de cette école de 5 classes.
Je peux faire le découpage ci-dessous, pour lister mon nombre d’heures de travail :
– je suis en classe le lundi, le mardi et le jeudi. Arrivée 8h et départ généralement pour 17h15. La pause méridienne se compose entre la préparation de l’après midi de classe ; répondre aux appels du matin ; gérer les éléments de la matinée/journée ; gérer la boite mail de l’école (souvent en mangeant). Une journée de présence à l’école de 9h15.
– le vendredi est une journée de direction : 8h00 à 17h15, soit encore 9h15.
– lundi soir, mardi soir et jeudi soir : une moyenne de 2h00 de travail partagées entre la préparation de la classe et le travail de direction.
– mercredi, souvent au moins 2h00 également consacrées à la direction.
– le weekend, une moyenne de 4h00 sur les deux jours selon les weekends.
Le total :
– école lundi, mardi, jeudi : 9h15 + 9h15 + 9h15 = 27h45
– travail à la maison du lundi et mardi : 2h00 + 2h00 = 4h00
– mercredi : 2h00
– vendredi : 9h15
– weekend : 4h00
La moyenne de la semaine se tient autour 47h00.
De plus, cette moyenne peut largement augmenter avec les rendez-vous des parents (prévus pour les bilans ou ponctuels pour un problème particulier) ; les réunions avec les partenaires qui sont souvent à 18h00 (caisse des écoles; conseil d’école, PEDT, commission restauration, et autres visios de la circonscription). Naturellement, je n’évoque pas ici le fait que le travail se poursuit jusqu’au 13 juillet et reprend généralement au 20 août ; ni, que les « petites » vacances soient aussi grignotées par des heures de préparations diverses.
Je ne subis rien. Sauf les insultes de cette petite personne … »
Je vous laisse imaginer les heures de préparation et de formation pour que les programmes officiels puissent être enseignés en créant tout un tas d’aménagements pour les élèves en difficultés mais aussi pour les bons élèves pour ne pas qu’ils perdent leur temps ou s’ennuient en classe.
CG : « Je suis professeur des écoles et directrice d’une école de 6 classes avec dispositif ULIS.
Mes journées, lundi, mardi, jeudi commencent à 7h45 à l’école. Je travaille avec les élèves de 8h30 à 11h30 et de 13h30 à 16h30. Mais je quitte l’école bien souvent à 18h15. Et je m’octroie 30 minutes de pause pour manger. Soit 10h de travail par jour. Quand je ne suis pas devant les élèves, je prépare la classe dans laquelle j’ai 25 élèves avec un niveau très hétérogène, dont 5 élèves d’ULIS avec un handicap cognitif.
J’ai donc 3 programmes différents à préparer et à gérer en français et mathématiques : un pour deux élèves qui parlent très mal le français, un pour des élèves en très grandes difficultés scolaires, et un autre pour des élèves qui suivent normalement un niveau de CE2. J’ai également 2 élèves qui perturbent sans arrêt la classe par leur comportement.
Et je dois aussi adapter le travail pour les élèves d’ULIS inclus dans ma classe pour toutes les matières hors français et mathématiques.
Je vous laisse imaginer les heures de préparation et de formation pour que les programmes officiels puissent être enseignés en créant tout un tas d’aménagements pour les élèves en difficultés mais aussi pour les bons élèves pour ne pas qu’ils perdent leur temps ou s’ennuient en classe.
Le vendredi ainsi qu’un lundi sur trois, je suis déchargée d’enseignement pour m’occuper de ma mission de pilote pédagogique et organiser le fonctionnement de l’école. A ces heures de décharge se rajoutent toutes les réunions qui ont lieu en dehors des heures scolaires : équipes éducatives, équipes de suivi de scolarisation pour les 25 élèves en situation de handicap présents dans l’école, réunions en mairie, conseils des maîtres, conseils de cycles, conseils d’école….
Mathématiquement, je compte donc 10h de travail effectif par jour auxquelles je rajoute 7h de travail de préparation le mercredi. Chaque week-end, je travaille aussi entre 3h et 4h.
Quant aux vacances, je peux compter 20h (parce que j’ai 35 ans d’expérience ; en effet les collègues débutants travaillent bien plus) chaque fois que l’on a 2 semaines (donc 20 x 4) et quatre semaines de 24h l’été, une début juillet à la fin de la classe et les 3 dernières semaines d’août.
Nous en sommes donc à (10 x 4) + 7 + 3, soit 50 heures par semaine, pendant 36 semaines, soit 1800h. Il faut rajouter (20 x 4) + (24 x 4) soit 176 h. J’arrive à un total de 1876 h à l’année. Si je divise par (52 – 5) 47, comme si je travaillais avec 5 semaines de congés dans l’année, j’arrive à 39,91 heures par semaine. Vous pouvez donc constater que je ne suis pas à 35h.
Quant à mes collègues de maternelle, elles aussi travaillent beaucoup. Et elles ont aussi des élèves en situation de handicap avec des troubles du comportement. L’un d’entre eux, qui est en Moyenne Section, prend régulièrement des crises et il faut être à deux pour le contenir pour qu’il ne blesse personne ou ne démonte pas la classe. Un autre mord les adultes. Elles enchaînent les heures de réunion avec les familles, la psychologue scolaire, les équipes ressources, l’hôpital de jour et sont épuisées car elles doivent aussi maintenir de bonnes conditions de scolarisation pour les autres élèves de la classe.
Que dire de notre ressenti devant ces crises à répétition, même en maternelle ? De la violence qui peut démarrer dans la cour entre des élèves de CM qui ne supportent pas un simple regard ou ne savent pas gérer leur frustration ? De notre sentiment d’impuissance envers des élèves que nous essayons d’aider par tous les moyens mais qui ne sont pas accompagnés à la maison, dont pour certains nous devons alerter les services sociaux (2 informations préoccupantes rédigées cette année qui sont allées jusqu’au Parquet) ? De notre sentiment d’impuissance également envers des enfants qui relèvent d’un Institut Médico-Educatif mais qui restent dans notre école car il n’y a de place dans aucune structure pour les accueillir ? De la persévérance dont nous devons faire preuve même lorsque des familles remettent en cause notre travail, et cela parfois avec véhémence ?
Et pourtant, nous savons que nous avons un rôle à jouer pour nos élèves, de quelque milieu qu’il soit, et ceci dès l’âge de trois ans, dès la maternelle. Et ce rôle nous demande de plus en plus de travail, d’investissement, le plus souvent au détriment de notre vie de famille.
Alors oui, nous avons besoin des professeurs des écoles, et cela dès la maternelle où est réalisée la sociabilisation des enfants et où on leur apprend les compétences indispensables aux apprentissages de l’école élémentaire.
Une professeure des écoles en colère à l’écoute de vos propos méprisants. »
Je n’ai que 30 min de pause à 12h30
HF : « Voilà 30 ans que j’enseigne à l’école primaire. Actuellement je suis en maternelle et je travaille beaucoup même si j’ai de l’expérience. La journée classique commence à 7h50 et se termine à 18h00 avec une pause de 30 min à 12h30.
Je n’ai que 30 min de pause à 12h30 car il faut préparer les ateliers de l’après-midi. Ils ont été pensés en amont et le jour J il faut apporter le matériel nécessaire pour leur réalisation par les élèves.
Après la classe, 2 fois par semaine je garde des élèves en APC pendant 1 heure pour les aider à travailler plus facilement, ou pour les stimuler au niveau langage. Puis je range ma classe.
Lorsqu’il y a des réunions prévues ou des rendez-vous avec les parents, je termine plus tard.
Je prépare ma classe le mercredi matin et vers 17h00 je pars à l’école pour préparer matériellement ce dont j’aurai besoin pour la semaine suivante. J’écris également à ce moment-là mes souhaits à mon Atsem qui pourra s’organiser sur 4 jours pour faire ce que je lui demande.
Pour tout ça, il me faut 1h00 voir 1h30 parfois si j’ai des affichages à faire ou des coins jeux à modifier ou des ateliers autonomes à faire évoluer.
Pendant ma journée de classe, je suis en permanence active et présente auprès des élèves. Je dois prévenir mon atsem lorsque je vais aux toilettes pour qu’elle jette un oeil sur tous.
Le WE, il n’est pas rare que je sois sur mon ordinateur pour réaliser des traces du travail effectués par les enfants. Ces traces sont destinées aux parents pour qu’ils comprennent ce que font leurs enfants à l’école.
Comme il y a peu de fiche, je prends des photos des ateliers effectués et j’explique en légende les objectifs de l’atelier. Je ne peux pas tout expliquer, alors je sélectionne ce qui me semble le plus important.
Lorsque dans le cadre de l’école inclusive, j’accueille un enfant qui n’a pas les moyens de s’adapter à l’école, nous souffrons tous et toute la journée. J’alerte les parents, le psychologue scolaire, le directeur, et on met en place des équipes éducatives pour trouver des solutions. Je dois souvent voir les parents pour les accompagner dans toutes leurs démarches et s’ils ne sont pas d’accord, rien ne bouge. Au mieux, on demandera une AESH à 100% pour l’année prochaine mais l’année en cours il faut faire sans et c’est tellement dure.
Alors ce que dit Monsieur Sarkozy est terriblement injuste et méprisant. »
Cette année est la première où j’ai enfin un niveau dans lequel j’ai déjà été donc un petit peu d’expérience et de cours déjà prêts.
MDB : « Je suis titulaire de secteur depuis la rentrée 2020. Cette année est la première où j’ai enfin un niveau dans lequel j’ai déjà été donc un petit peu d’expérience et de cours déjà prêts. Avec 2 enfants en bas-âge je fais mon maximum pour être efficace dans mon travail et aller à l’essentiel.
Je suis à 75% et travaille environ 36h/semaine. Evidemment je travaille aussi pendant les vacances scolaires 20h environ sur une semaine. Je garde la seconde pour mes enfants.
Pendant l’été je prends mes congés entre le 15 juillet et le 20 août. Début de l’été et fin de l’été étant bien sûr travaillés. Mais les dates et horaires sont assouplies en fonction des possibilités de garde. »
Directeur d’école déchargé (13 classes ) depuis cette année. Je suis à l’école de 7H30 à 18H avec une pause repas d’environ 30 minutes et j’ajoute les multiples réunions du mercredi. Concernant les vacances, je suis à l’école jusqu’au 15/07 et reprend aux alentours du 20/08 et je me considère privilégié par rapport à l’époque (il y a 2 ans) où j’avais 11 classes et ajoutait à cela mon temps de préparation et de corrections pour ma classe.
Monsieur Le Président,
Directrice d’une école élémentaire de 6 classes (suite à une fermeture) depuis 4 ans, enseignante depuis 6 ans, j’ose dire que je gère bien mon temps, car je ne me sens pas débordée au quotidien. J’ai toujours privilégié ma vie familiale : mes enfants de 8 et 11 ans. Pour autant, je ne travaille pas 24h par semaine, 6 mois dans l’année.
En effet, j’arrive à 8h tous les jours, je repars à 17h15. Je prends 30 à 45 minutes pour déjeuner. Je suis donc déjà à 35h sur 4 jours.
Les lundis, mardis et vendredi, je lis les mails le matin, et j’imprime les documents nécessaires pour ma classe. Le midi, je corrige les cahiers des élèves, et à nouveau, je réponds aux mails. Le soir, je corrige à nouveau, et pour la 3ème fois de la journée, je réponds aux mails. Le jeudi, je suis déchargée. J’organise de multiples réunions : équipes éducatives, ESS, conseils des maîtres, de cycle, d’école, je monte des dossiers, des projets, …
J’ai « la chance » de pouvoir m’organiser seule dans mon travail. Je prépare donc ma classe le dimanche soir et le mercredi soir, afin de profiter pleinement de mes enfants en journée. Cela représente 4h de travail à la maison par semaine. Et pendant les vacances, je travaille en général durant 3 jours pleins (2 semaines durant les vacances d’été : une en juillet, une en août).
Voilà pour mon quotidien.
En dehors de ce quotidien, s’ajoutent des réunions : les conseils d’école, ou de collège, qui me font faire 3h30 de plus sur une journée ; les rencontres avec les parents (réunion de rentrée : + 3h), les rencontres individuelles après les évaluations nationales et pour la remise des livrets (6h environ) + toutes celles étalées sur l’année (environ 10h en tout).
Saisir les évaluations nationales et les livrets me font travailler 6 jours supplémentaires dans l’année, c’est chronophage… mais il faut le faire.
Il y a, bien sûr, 18h de formation par an qui s’ajoute à cela, le mercredi matin généralement. On peut aussi y ajouter 6h de réunion de direction.
Mes collègues et moi-même ne rechignons pas sur les heures de travail et sur le bénévolat : vente de gâteaux à la sortie des classes afin de récolter plus d’argent pour les projets, spectacle avec représentation devant les parents, fête d’école (kermesse). Cela représente encore une fois un certain nombre d’heure, environ 7h, sans compter la préparation en amont.
On ne peut pas, en revanche, comptabiliser la charge mentale, les reproches de certains parents, allant parfois jusqu’à l’agression, pouvant mener à des IP, à des plaintes, à la peur pour nous et nos proches, à l’inquiétude que l’on a pour certains enfants, car nous sommes en relation avec des petits qui connaissent parfois la violence, l’indifférence de leurs parents, le manque de soin, les attouchements voire même le viol. Quand on rentre à la maison après avoir reçu ce genre d’information, on se sent vidés, et pourtant, on doit agir pour le bien de ces enfants. Cela ne nous quitte pas.
Certains directeurs travaillent plus que moi. Nous n’avons pas tous la même charge de travail. Certains sont enseignants de multiples niveaux en plus de la direction.
J’oublie certainement beaucoup de choses, comme par exemple, l’adaptation pour les élèves à besoins particuliers. Et que dire des élèves qui parfois nous tape, nous insulte, avec ou sans handicap ?
A travers tous les témoignages que j’ai pu lire, je n’ai vu personne se plaindre de notre métier. Nous faisons ces heures car nous avons besoin de ça pour mener à bien notre travail. En revanche, nous n’admettons pas d’être salis publiquement, qui plus est par un ancien Président de la République.
J’ai travaillé pendant 10 ans dans le privé, avant d’être enseignante. D’abord dans le journalisme, puis dans le bâtiment, dans des petites et grandes entreprises. Je peux donc comparer public et privé sans difficulté. J’étais aux 37h et je ne rapportais pas de travail à la maison. J’avais un CE, des délégués du personnel et une convention collective. Je pouvais poser des RTT lorsque j’avais des RDV médicaux, mes différents employeurs étaient conciliants si j’arrivais un peu en retard ou si je devais partir plus tôt de manière exceptionnelle. Il y avait des arrangements. Si j’étais malade, je pouvais rester chez moi, faire du télétravail pour ne pas perdre de journée. Le jour de carence n’existait pas grâce à ma convention collective.
Je ne regrette pas ma reconversion professionnelle, mais avant de faire ce métier, je n’avais pas de visibilité sur la quantité de travail à fournir pour tenir une classe. Tout le monde passe par l’école, tout le monde croit donc connaître l’école. La réalité du terrain est très différente de celle que l’on imagine, et il ne faut pas juger ce que l’on ne connaît pas.
J’imagine à quel point un Président travaille dur, et pourtant, il est vivement critiqué. Il ne faut tout de même pas rabaisser les autres métiers, aucun n’est à dénigrer. Chacun fait ce qu’il peut du mieux qu’il le peut avec les moyens mis à sa disposition, et les moyens sont faibles à l’éducation nationale.
Monsieur le Président, avec tout le respect que je vous dois de part votre fonction, je ne peux tolérer les propos que vous avez tenu concernant le métier d’enseignant.
Et si pendant une semaine au moins , nous ne faisions effectivement que les 24h que notre cher Monsieur Nicolas croit que nous faisons? Que se passerait-il ?
Toute ma carrière, depuis 1991, mon mari m’a demandé de lever le pied, mes enfants ont été dégoûtés de ce travail incessant qui leur prenait une partie de leur maman. En tant qu’adjointe, il n’y a pas une journée de classe où je ne restais pas jusqu’à minimum 18h, avec mes enfants qui ont plus connu le tapis de ma classe comme terrain de jeu, que celui de leur propre chambre. Des week-end à préparer la classe, des soirées à corriger, des journées entières de vacances à réajuster les contenus et les outils en fonction des nouveaux programmes, ou à chercher des activités pour la classe…
Etant maintenant directrice depuis 7 ans, et totalement déchargée depuis 3 ans, je prends encore plus à coeur d’être la première arrivée et la dernière partie pour gérer les problèmes: début de journée à 7h15 et fin de journée entre 17h30 (très rarement) et 19h30/20h (très souvent), avec des lectures de mails encore le soir depuis mon canapé entre 21h et minuit… les journées les plus chargées. mails le week-end pour trier les informations, mails les vacances pour ne pas me retrouver avec une boîte de messagerie pleine lors de la rentrée…
Sans la charge de la classe , qui est infernale à gérer en même temps que la direction, je pensais que mes journées seraient allégée, mais 13 classes à gérer, avec 275 élèves de profil REP +++ alors que nous sommes en secteur Hors-REP, c’est des journées sans répit: souvent pas le temps de manger (ou une salade avalée en 5 minutes en répondant aux demandes des enseignants), et même pas le temps de passer aux toilettes car des urgences à gérer non-stop… Avec des élèves en conflits permanents à recevoir et entendre, avec des parents ayant eu une mauvaise expérience avec l’école à qui redonner confiance par de l’écoute et de la compréhension, avec des réunions Rased ou autres Equipes éducatives et équipes de suivi, avec la gestion des personnels, des projets de plus en plus nombreux, des stages de réussite, des APC, des dispositifs à mettre en place, avec les demandes des collègues enseignants que je veux soulager dès que possible, c’est du stress en permanence, et bien souvent c’est lorsque la journée de classe se termine que je peux enfin remettre de l’ordre sur mon bureau et traiter les mails entassés de la journée avec des demandes parfois lourdes, et la peur de laisser passer une information importante.
Exerçant en école primaire, les démarches d’accueil des plus jeunes, la gestion du personnel mairie (ATSEM), les rencontres parents pour expliquer l’Ecole se cumulent avec les évaluations nationales, les LSU, les dossiers SEGPA, les maintiens, les liaisons école/collège avec le passage en 6ème de l’école élémentaire, et j’en oublie certainement…
L’avantage c’est que la journée, les semaines passent à une vitesse affolante. Tout défile… Jamais de moments d’ennui: quand je regarde l’heure c’est en me disant « déjà? comment vais-je pouvoir faire toutes les tâches qu’il me restent à faire aujourd’hui pour ne pas arriver demain matin avant déjà des arriérés de la veille? à quelle heure vais-je réussir à quitter l’école en me sentant apaisée par les missions du jour accomplies? »
Jamais une seule fois en 33 ans de carrière l’heure m’a semblé longue… on court après le temps… il n’y en a jamais assez…!
Et puis après l’école il y a encore l’école, avec les activités pédagogiques complémentaires, les heures de soutien pour faire du lien, les conseils des maîtres, de cycles, d’école; les animations pédagogiques ou autres formations, les visites de sécurité avec la mairie,… donc des mercredis, des soirs en plus….
Toutes les personnes extérieures qui sont arrivées pour travailler dans les écoles au cours de mon parcours (AESH débutantes, parents intervenants, etc) ont toutes été impressionnées par la quantité de travail à réaliser en un seule journée, avec des enseignants toujours à fond, qui n’arrêtent pas une minutes pour se reposer (pour la très grande majorité).
Pas un arrêt maladie (sauf pour une opération du dos en urgence, où j’ai voulu reprendre prématurément) pour ne pas laisser ma classe, pas de garde d’enfant malades car je trouvais des solutions pour ne pas devoir « abandonner » mes élèves et/ou laisser galérer mes collègues… par conscience professionnelle…
Des scrupules à manquer un jour, par rapport au reste de la fonction publique, car on ne veut pas prendre du retard sur les programmes, on veut être là pour les élèves, toujours au service des élèves, pour les faire progresser au mieux, dans ce monde qui change et où l’école porte tout, face à des parents plus ou moins démissionnaires.
Place aux calculs: 12 à 14 heures de travail par jour sur 4 jours (+ 3h minimum cumulées entre le mercredi et éventuellement le week-end, sans compter les 3h/semaine des 108heures) = 58 à 60 heures par semaines.
Sur: 36 semaines + 1 semaine avant la rentrée d’août + 2 semaines cumulées sur les 4 autres périodes de vacances, soit 39 semaines, soit 75% des semaines de l’année (9 mois entiers et non 6).
Monsieur Sarkozy devrait venir passer une seule de nos journées ou de nos semaines, pour réaliser, pour comprendre de l’intérieur l’acharnement de tous ces travailleurs de l’Etat qui se battent chaque jour sans relâche et sans compter leurs heures.
… et revoir TOUS ses calculs!!
Je suis enseignante depuis 1999 et directrice depuis 2012 (toujours en maternele). Chaque année me semble un peu plus délicate que la précédente depuis une bonne dizaine d’année. Il ne suffit plus de préparer sa classe, ou de faire l’administratif, il faut avoir toutes les casquettes (assistante sociale, psychologue, médecin, pédagogue, médiateur et j’en passe).
L’exigence des parents est telle qu’il faut trouver de plus en plus de temps pour les rencontrer, pour les rassurer, pour les « éduquer ». L’inclusion n’est tellement pas mise en place correctement, qu’il faut passer des heures et des heures à rencontrer les familles, à préparer les documents, à relancer, à vérifier, à attendre qu’enfin des moyens soient alloués, bref être en hyper vigilance et mener toutes les actions possibles pour accueillir au mieux. la classe demande de plus en plus de préparation entre les différents besoins des élèves (la pédagogie différenciée ne se fait pas en un claquement de doigt): élèves allophones, élèves en TRES grande difficulté scolaire, élèves HPI, élèves dys et autres, élèves en inclusion, élève à comportement délicat, …Mais aussi en fonction des différents projets à menés, car depuis quelques années nous avons une énorme pression pour faire des « projets » proposés par la ville (école et cinéma, projets partenariaux, cour oasis,…) mais aussi par la circo (1,2,3 volez, courrez; un architecte dans ma ville; …) ou d’académie (mission maternelle, ADAGE, NEFLE,…). Tout ceci se prépare, se fait en réunion d’équipe et demande du taff hors temps scolaire. Sans parler de nos propres projets d’établissement en lien avec le projet d’école (qui est d’ailleurs revu à chaque évaluation d’école). Sans compter tous ces nouveaux « ajouts » aux programmes: EDD, compétences psychosociales, EVARS, kit empathie et autres livrets (verts, oranges, roses), des nouveaux programmes trop régulièrement qu’il faut ingurgiter et transposer dans les classes…Ces programmations et progressions de cycles demandées dans tous les domaines…Les APC entre nos heurs de boulot, les remise de livret que l’on place souvent le samedi matin pour arranger les familles.
Et je ne parlerai pas de ma fonction de directrice, où la encore les mails reçus par jours sont d’une cadence infernale et les demandes hiérarchiques toujours plus pressantes.
Stéphanie