Le 12 décembre 2020, il y a 7 mois, je lançais l’idée sur les réseaux sociaux de créer un syndicat spécifiquement dédié à la défense du quotidien des directrices et directeurs d’école.

Cette idée de création était liée, entre autres raisons, au décès sur son lieu de travail de Christine RENON, en septembre 2019, dont la famille accepta de médiatiser son courrier ante mortem, qui énumérait les raisons de son mal-être sur son travail quotidien de directrice d’école.

Christine ne fut malheureusement pas la seule à oser franchir le pas sur son lieu de travail, une école.

Je pense ainsi parmi d’autres collègues, à Bruno DELBECQ, directeur d’école à Saint-Laurent-du-Var disparu en mai 2020 à quelques semaines de sa retraite.

Christine RENON cristallisa cependant sur son nom toute la difficulté et la souffrance de faire notre métier, de gérer un établissement scolaire entre les demandes de la hiérarchie, les attentes des familles, les rapports avec la commune, la gestion d’élèves de plus en plus en mal de repères à l’époque des écrans multiples ou encore le management d’une équipe dont nous ne sommes nullement le supérieur hiérarchique.

“Christine RENON cristallisa cependant sur son nom toute la difficulté et la souffrance de faire notre métier”

Depuis son décès, de nombreux courriers émanant d’Organisations Syndicales, de directrices et de directeurs, d’associations d’enseignants ou de directeurs ont été écrits pour raconter notre quotidien, nos souffrances et notre difficulté à concilier vie professionnelle et vie familiale avec toutes ses heures consacrées à la charge d’une école.

Peu de réponses concrètes à ces courriers demandant de la reconnaissance, nous sont parvenues finalement.

Et elles ont si peu changé notre fonction.

Depuis un an, la Proposition de Loi de Cécile RILHAC créant la fonction de directeur d’école est malheureusement toujours en attente, après un premier passage à l’Assemblée nationale le 24 juin 2020 et au Sénat le 10 mars dernier.

Depuis plus rien. Un dernier espoir pour un passage en septembre prochain est à espérer selon le dernier entretien que le #S2DÉ a eu avec Mme RILHAC.

Après, ce sera trop tard, en raison tout simplement de la multiplicité des décrets à négocier pour les 7 articles de cette PPL.

Le temps législatif est en effet très court pour cette année scolaire à venir, avec les élections du président et des députés au printemps 2022.

Il faut donc nous prendre en main, ne comptons que sur nous.

Le #S2DÉ va désormais se structurer dès le retour du dépôt de ces statuts ; son Bureau National composé de 9 directrices et directeurs de toute la France sera là pour mener cette tâche à bien.

Le quotidien de 50 000 directrices et directeurs d’écoles publiques est à défendre.

“Il faut donc nous prendre en main, ne comptons que sur nous.”

Le #S2DÉ sera là pour leur assurer un soutien et faire entendre leurs revendications si légitimes en raison de toutes les heures non comptabilisées de présence dans nos écoles.

Nous défendrons la création d’un statut pour tous en adéquation avec la direction d’école.

Nous revendiquerons une grille de salaire spécifique pour toute direction de la classe unique à la plus grande école.

Nous demanderons un calendrier cohérent de l’augmentation des décharges de direction pour assurer pleinement véritablement la vie administrative et pédagogique de l’école sans empiéter comme nous le faisons sur notre charge d’enseignement.

Nous réclamerons du personnel administratif si nécessaire dans nos établissements, parfois plus importants que des collèges.

Nous aimerions aussi donner l’envie à des enseignants de devenir directeurs quand on sait que 4 000 écoles restent chaque année sans directeur titulaire.

Après 8 mois de présence sur les réseaux sociaux où les collègues ont affiné ses intentions, ses statuts, le #S2DÉ a été officiellement lancé samedi 10 juillet à PUGET-VILLE.

Ses revendications qui s’affineront cet été et, surtout, issues d’une analyse du quotidien de la direction d’école, seront, désormais la base de tout dialogue avec le ministère de l’Éducation Nationale.

Dans ce numéro 23, vous trouverez les 3 textes fondateurs du syndicat.

Je remercie ici les collègues qui ont pris sur leur temps si précieux de vacances pour venir à PUGET-VILLE finaliser ces textes.

2 jours d’échanges, de débats, de questions-réponses, d’amendements avant les votes solennels lors du dernier isntant du Congrès.

Merci donc à Marie-Agnès, Charlotte, Mélanie, Brigitte, Philippe, Nathalie, Florence, Sandrine, Emmanuel, Lucie, Marjorie, Daniel, Christine, Carole, Éric, Soraya, Nathalie, Tamara, Sandrine, Florence et Alain.

Je remercie bien évidemment Florence COMTE, directrice de l’école « Leï Cigalos » pour son accueil et Mme le Maire de PUGET-VILLE pour le prêt des locaux de son école.

Je remercie les 2 intervenants de ce premier Congrès, Alain REI, Président du GDID pour son exposé et ses propos et Mme Cécile RILHAC, députée, pour nous nous avoir présenté la genèse et le suivi législatif de sa Proposition de Loi créant la fonction de directeur d’école.

Je remercie Emmanuel MASSON pour l’aide technique sur place à PUGET-VILLE, ce qui a permis à des collègues, qui ne pouvaient se rendre au Congrès, de suivre tout au long des 2 jours, les débats en visio.

« Le #S2DÉ, la bonne direction », le Congrès nous a indiqué le chemin pour y parvenir.

Thierry PAJOT, Secrétaire Général du #S2DÉ