Suite au décret sur l’autorité du directeur et au retour prochain (et récurrent depuis des dizaines d’années) au Parlement de la création d’un véritable statut juridique de l’école, nous serons prochainement auditionnés sur ce statut.
Nous demandons depuis hier l’avis à nos adhérents afin de tenir devant les parlementaires des propos qui les reflètent. Si vous voulez donner également votre avis, une seule adresse « accueil@s2de.fr »…
Voici donc déjà les premiers retours des adhérents suite à cette interrogation :
- AR : « Demande historique du GDiD statut l’établissement du premier degré. »
- JdS : « Avant cela, qu’on nous donne plus de temps de décharge ET plus de sous ! »
- EM : « Une évolution de statut risque de faire disparaître les petites écoles… Je pense qu’il faudrait séparer le statut des écoles selon leur nombre de classe. Perso, je dirais école jusqu’à 5 classes et écoles de plus de 5 classes. Peut être enfin (!) arrêter de penser de façon uniforme et jacobine pour toutes les écoles et accepter les spécificités des écoles selon leur nombre de classes (et aussi leur appartenance ou non à l’EP). »
- RG : « Il faut à tout prix maintenir les petites écoles. Pourquoi ne pas s’inspirer du fonctionnement des directeurs d’écoles privées sous contrat ? J’ai beaucoup de réserve sur ces écoles mais force est de constater que les directeurs sont plus libres que nous. »
- EP : « Il est impossible de penser un statut de l’école primaire sans penser son fonctionnement, qui la dirige, qui l’administre. L’autre point important ce sont nos réalités territoriales. Il y a une réalité et des besoins et par conséquent très différents entre nos écoles à une classe et nos écoles gigantesques. Il faut donc un texte qui prenne en compte ces différents besoins. Qui la dirige ? Le directeur d’école. Pour qu’il ait réellement les moyens de le faire selon les derniers décrets mais déjà selon le référentiel de 2014, il faut qu’il ne soit pas en responsabilité de classe. Il a autant de monde à gérer et de partenaires que le collège. Il a une veille pédagogique et par conséquent de l’autoformation à mettre en œuvre plus importante. Je mettrai cette décharge totale à partir de 5 classes. Je pense également que selon la taille des écoles, il faudrait pour les grosses structures un directeur adjoint également déchargé. Qui l’administre ? Si on veut une cohérence et que le directeur gère les responsabilités d établissement, il faut un secrétariat. Il peut être partagé entre plusieurs petites écoles. Là c’est compliqué car il y a des coups de bourre dans l’année. Il faudrait une réflexion sur la quotité de travail en fonction du nombre d élèves et donc d école. Un statut juridique d école va de paire avec des responsabilités. Donc il faut plus de formation initiale et continue. »
- LD : « Pour le statut avec reconnaissance de notre métier spécifique. »
- DN : « Temps de décharge et secrétaire dans les écoles. Il est de plus en plus difficile de gérer une école et une classe où les CPC nous demandent de plus en plus de se remettre en cause. La gestion correcte d’une école demande déjà beaucoup de temps, alors si en plus il faut aussi penser à revoir tout ce qu’on fait en classe, c’est mission impossible. »
- GW : « Il faudrait repenser les logements de fonction. Sincèrement en région parisienne cela devient impossible d’avoir un logement on ne gagne pas assez si on est maman solo. C’est un véritable problème le logement, c’est un trop gros budget ici. C’est vrai également que nous devrions tous avoir au minimum 2 jours de décharge pour tous et une aide administrative dans les grosses écoles afin d’aller aider les collègues en classes pour les élèves difficiles. »
- SL : « Attention : je pense que c’est la disparition annoncée des petites écoles au profit de regroupements d’écoles et donc la disparition de plusieurs postes de directeurs. C’est une boîte de Pandore bien tentante… »
- LE : « Je suis complètement contre dans l’état actuel du régime de décharges. Au-delà même de l’intérêt de la chose (sur lequel, j’avoue, j’ai du mal à me faire une opinion), j’ai l’impression que ce serait se tirer une balle dans le pied que de se rajouter la gestion de nos écoles alors que nous n’avons déjà pas assez de temps pour faire ce que nous avons à faire. »
- BB : « Prendre en compte les particularités du terrain, d’un secteur, d’une commune, je suis pour mais attention, à donner trop d’autonomie, on risque aussi de mettre les écoles en concurrence. Mon avis est qu’il faut pouvoir accueillir les élèves dans des classes moins chargées, avec des aesh formées et du temps de décharge supplémentaire pour les directions. Tout le monde le constate au quotidien, par exemple, quand il y a une épidémie de varicelle (oui je suis en maternelle ), l’effectif devient allégé par la force des choses, on travaille bien mieux avec 20 élèves qu’avec 28… On ne peut plus comparer avec les effectifs de naguère car les enfants ne sont plus les mêmes… Pour moi c’est LA priorité, diminuer significativement les effectifs et accompagner les élèves MDPH correctement (les AESH mutualisées, quelle horreur…..). Pour la pédagogie, il y en a plein et toutes sont très intéressantes mais je ne pense pas qu’il faille forcément les distinguer dans un établissement. Enfin, pour le statut, j’ai toujours dit : « si l’on récupère la responsabilité des emmerdes, il faut le staff et le salaire qui vont avec »…. Je dis ça, je dis rien… »
- EL : « La société change, le monde change – pour être performant le fonctionnement des écoles doit évoluer. Donc, oui à l’évolution du statut des écoles du 1er degré. »
- HG : « Pour moi il est fondamental que les directeurs restent des enseignants même s’ils sont déchargés totalement, et qu’ils n’aient pas d’autorité hiérarchique sur leurs collègues. Cela n’est pas incompatible avec l’évolution du statut : plus d’autonomie et de responsabilités pour les directeurs, sans avoir à référer constamment à l’IEN. Plus d’autonomie également pour les IEN, cela va de pair. Plus de bienveillance globalement dans l’Education Nationale, pour éviter les burn-out et démissions. Remettre un peu plus d’humain dans le système, par exemple en revenant à un secrétaire par circonscription. Voilà l’évolution que je souhaite. Rassurez-vous je suis bien consciente que cela n’ira pas dans ce sens… »
- NA : « L’être et l’avoir« , c’est une demande déjà ancienne du GDID. »
- CM : « Avant de faire évoluer les statuts et de mettre une charge de travail et de responsabilités supplémentaires aux PE directeurs, il serait judicieux de proposer des décharges de direction en adéquation avec les tâches actuelles qui sont déjà énormes. Si le statut change sans compensation de temps et d’argent, c’est la porte ouverte aux burn-out. J’ai encadré hors éducation nationale des équipes de 30 personnes avec un véritable statut de manager et un diplôme. Nous en sommes très très loin ! J’attends plus de reconnaissance mais je ne suis pas sûr que cela doit passer par cette évolution. »
- FD : « Revoir les décharges de direction est une priorité. »
- SG : « Il faut que le statut de l’école évolue en // du temps accordé pour le travail de directeur.«
- AC : « Je pense que la « revalorisation salariale » des directeurs est toujours très largement insuffisante pour les missions actuelles : des sous ! Mais pas sous forme de prime, puis plus de liberté pour valider les projets pédagogiques avec intervenants. »
- AL : « Statut, augmentation des temps de décharge, secrétaire, reconnaissance financière. Merci ! »
- TC : « Un statut pour les écoles et des personnels formés à la gestion de celles-ci, car le métier ne sera plus le même. On le voit dans les différents pays qui ont déjà ce type de fonctionnement. Les directeurs ne sont plus des enseignantss. Il faudra faire un choix. Je pense que ce chemin est inexorable. »
- CR : « Revoir les décharges de direction. »
- YB : « Il est temps en effet de donner aux écoles une autonomie et un statut permettant de travailler en équipe avec les moyens et le personnel nécessaire pour dynamiser en profondeur les pratiques pédagogiques vers de plus grandes réussites et asseoir la raison d’être de l’école : émanciper par les savoirs et les valeurs les élèves pour une citoyenneté en devenir respectueuse et humaniste. »
- GRG : « En décharge totale sur une école 13 classes avec 2 dispositifs, je dis oui ! La crise COVID nous a clairement prouvé que nous gérons déjà (souvent seul) notre école. Au quotidien, nous sommes une équipe d’école face à des parents, des signalements, des articles 40… Quand on parle de respect de la fonction, je pense que cela passe aussi par là. »
- IR : « Une aide pour l’administratif et surtout pour gérer l’école inclusive. Les situations sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus lourdes. Les maîtres référents sont débordés, les RASED aussi. Les équipes éducatives se multiplient, les dossiers MDPH traînent. En maternelle un dossier commencé en petite section a un peu de chance d aboutir en grande section !!! »
- CP : « Il faut absolument plus de temps de décharge et une responsabilité claire (définition, moyens). »
- AKT : « Je suis partagée entre 2 directions… On charge la barque actuellement (responsabilités, paperasses) mais sans beaucoup de contrepartie ! On manque de TEMPS tout le temps ! Coincés entre notre classe et la volonté de bien gérer la direction. Le régime des décharges est minimal ( la decharge des 8 classes n a pas bougé lorsqu’ils ont modifié les taux ! Cette année je passe en 1/2 décharge pour 9 classes pour une année seulement avec un profil d Ecole pas tjs simple mais pas classé rep). Les salaires et l évolution de carrière sont minimes pour les dir( leurs 3 mois pr an me font doucement rigoler). On doit pour presque tout passer par une validation de l ien et nous perdons du temps. Mais je crains la concurrence entre écoles en fonction des résultats aux évaluations comme c était le cas aux USA et le regroupement dans de très grands groupes scolaires (cf mot performance). Au delà de 13 classes ça commence à faire beaucoup de monde non surtout avec des classes de 28 ? A la campagne les écoles sont encore avec un nombre limité de classes et cela reste humain… Les élèves sont déjà dans des grands groupes au collège et lycée. Et je sens venir le retour des EPLE avec un principal de collège et un « adjoint » en primaire… C’est cela l évolution du métier ? Le rapprochement est en cours avec nos projets communs maternelle et collège, nos réunions communes et le Pacte… J’avoue que j´ai quand même de gros doutes sur la pertinence de partir dans cette direction… Les petites écoles sont encore très libres dans leurs projets et fonctionnement. A part des économies budgétaires qu’ est-ce que cela va nous apporter en primaire ? Bref ce n’est pas clair pour moi. Et nous n’avons aucune formation. Dernier point qui m’inquiète c est le pouvoir des maires. J’aimerais que le primaire soit encore détaché des pouvoirs locaux… »
- JD : « Je m’interroge sur le terme d’évolution du statut. Une gestion de l’école, notamment financière, déléguée au département ? au collège de secteur ? et un rôle amoindri de la mairie ? Le changement de statut va redistribuer les cartes, notamment des responsabilités et charges. Allons nous alors vers un EPLE ? Soit, mais le DE ne doit pas être le dindon de la farce dans ce cas et effectivement bénéficier de décharges supplémentaires, d’aide administrative et d’une relation repensée aux IEN et CP. Attention aussi aux équipes ! Elles ne sont pas prêtes à mon sens à autant de changements rapides dans le rôle du DE et autres bouleversements qui apporteront des flots aux moulins des OS peu constructives. »
- VM : « Le fonctionnement est à faire évoluer, en premier une secrétaire de direction. Nous perdons trop de temps sur les coups de fil des parents, les saisies des adresses etc toutes ces tâches très bien faites par une secrétaire. Pas la peine de payer un directeur pour ça et ainsi avoir du temps pour l’école inclusive qui est très chronophage. »
- LL : » Sauf que cela va engendrer bcp d’inégalités encore plus qu aujourd’hui selon moi. Il y aura les écoles qui auront ses moyens et les autres qui seront à l’abandon. »
Mise en forme des avis par TP, les séquences en rouge sont de notre fait pas de celui des auteurs des avis, samedi 19 août 2023