Depuis un mois (le 6 novembre 2023), le nouveau protocole “Non Au Harcèlement” est paru. Il commence à être diffusé à travers des réunions dans les circonscriptions.
Il place les directrices et directeurs d’école au centre et à toutes les étapes du process de gestion d’une situation de harcèlement dans l’école. Nous sommes d’ailleurs cités près de 20 fois dans les quelques pages de ce protocole…
En nous plaçant au centre, ce dernier texte vise clairement à alléger le travail des équipes ressources qui, depuis de nombreux mois, n’arrivent plus à faire autre chose que de gérer des situations supposées ou avérées de harcèlement au détriment de leurs autres missions.
Les CPC, les PsyEN, les RASED, les IEN, les directeurs d’école totalement déchargés et autres personnels désignés comme personnes ressources de circo. passent ainsi leur temps à analyser les grilles de signaux faibles, à étudier les situations, à mettre en place la Méthode de Préoccupation Partagée (à oublier ?) et en oublient par conséquent leur coeur de métier.
Les remontées des collègues ressources indiquant qu’elles ne font plus que cela, sont enfin arrivées au ministère qui décide donc avec ce nouveau protocole de confier le “NAH” aux directeurs d’école…
Alors qu’aucune nouvelle décharge supplémentaire n’est prévue par le ministre malgré une volonté des sénateurs (voir amendement Max BRISSON) aux 35 000 directrices et directeurs d’école qui concilient toujours enseignement dans une classe et gestion de leur école (80% des directeurs), que le ministre nous parle de vouloir simplifier nos missions, que des collègues faisant fonction depuis septembre n’ont toujours pas touché les indemnités de direction alors que nous sommes en décembre, que des milliers de postes de direction resteront vacants en mai prochain, que nos salaires ne sont pas à la hauteur de nos responsabilités, on nous confie la gestion du Harcèlement de A à Z.
Soit. Même si on gérait déjà en grande partie la plupart des situations “NAH”, il serait bon que le Ministère pense à nous, en reconnaissant financièrement notre métier, en nous donnant du temps pour gérer notre école et en arrêtant d’empiler une énième tâche aux directeurs en jouant sur notre bonne conscience et notre professionnalisme… Un jour, bientôt, nous dirons non.
Voici le nouveau protocole :
Mise en forme TP, Paris, 6 décembre 2023